Article publié le 21/08/2009 Dernière mise à jour le 21/08/2009 à 06:07 TU
La présidente de la République d'Argentine Cristina Fernandez (G) et le sélectionneur de l'équipe nationale de football, Diego Maradona (D) lors de la signature de l'accord avec l'AFA, Association argentine de football à Buenos Aires, le 20 août 2009.
( Photo: Marcos Brindicci/ Reuters)
Avec notre correspondant à Buenos aires, Jean-Louis Buchet
Julio Grondona, parrain du football argentin depuis la dictature des années 70, est aux anges. Cristina Fernández de Kirchner, après avoir critiqué les corporations qui, dit-elle, « séquestraient les images comme la même dictature avait séquestré les disparus », l’embrasse. Puis, un Diego Maradona exultant remet un maillot aux couleurs de l’Argentine à la présidente.
D’où viendra l’argent ?
Officiellement, avec ce contrat liant désormais l’Etat à la Fédération de football, les signataires ont libéré le ballon rond. Finies les retransmissions payantes. Détenteur des droits télé, l’Etat s’engage à diffuser le foot sur des chaînes hertziennes non codées, publiques et privées. Tout en versant à la Fédération 600 millions de pesos, quelque 120 millions d’euros par an, soit deux fois plus que la société qui détenait ces droits jusqu’ici. Une société dont le principal actionnaire local est le groupe multimédia Clarín, déclaré ennemi public n°1 par le pouvoir. D’où viendra l’argent ? Mystère.
Mais l’important n’est pas là. L’important est que le foot sera gratuit pour le bon peuple. Réunis pour l’occasion, des centaines de dirigeants et militants péronistes applaudissent à tout rompre. Derrière la scène, on imagine le sourire de l’ancien président Nestor Kirchner, l’homme qui a préparé ce « coup » destiné à effacer la défaite de son parti, actuellement au pouvoir, aux législatives du 28 juin.