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Mali

Vifs débats autour du nouveau Code de la famille

par  RFI

Article publié le 22/08/2009 Dernière mise à jour le 22/08/2009 à 01:22 TU

(Carte : Latifa Mouaoued/RFI)

(Carte : Latifa Mouaoued/RFI)

Au Mali, le nouveau Code de la famille, adopté le 3 août après des années de débat, divise toujours. Si certains estiment qu'il faut en être fier, d'autres le voient comme une régression. Après avoir protesté déjà au début du mois, le Haut Conseil islamique du Mali annonce une manifestation à Bamako ce samedi. Les défenseurs du texte font eux profil bas pour ne pas envenimer le débat.

Le camp des partisans du Code des personnes et de la famille, adopté par l’Assemblée nationale, semble plutôt clairsemé. Même les députés qui ont voté le texte ne souhaitent pas s’exprimer, officiellement « pour ne pas jeter d’huile sur le feu ». Pour calmer le jeu, un cadre du ministère malien de la Justice vient de publier un article dans le bi-hebdomadaire 22 septembre. Il y déclare que « ce code consacre la protection et la promotion des droits humains, et un peu plus loin que, l’Etat n’interdit pas le mariage religieux ».

L'opposition du Haut Conseil islamique

Pourtant, le code ne passe pas auprès du Haut Conseil islamique du Mali. Après des marches de protestation organisées à Bamako, Mopti et Tombouctou dans le Nord, cette importante organisation des musulmans tient ce samedi un meeting dans la capitale malienne. Son président s’est longuement exprimé dans l’hebdomadaire Mali Demain. Il critique le fait que le mariage religieux ne soit pas reconnu juridiquement et les dispositions concernant l’adoption-filiation qui, dit-il, peuvent permettre « à des homosexuels de venir prendre des enfants maliens » . Par ailleurs, il se prononce clairement en faveur d’un renforcement de l’autorité du père de famille.

Maintenant adoptée, la loi n’a pas encore été promulguée par le chef de l’Etat et tous les regards sont désormais tournés vers lui.

Les principales innovations du nouveau code

Le chapitre le plus controversé du code de la famille concerne la succession. Désormais, l'enfant naturel, né hors mariage, peut bénéficier de sa part d'héritage au même titre que l'enfant légitime. Filles et garçons ont aussi été mis sur un même pied d'égalité dans ce domaine alors que, selon le droit musulman, une fille hérite de moitié moins que son frère. Enfin la coutume ou la loi islamique ne peuvent désormais être appliquées que si le défunt l'a précisé devant témoins ou par testament.

Concernant le mariage, l'âge minimum a été relevé à 18 ans, avec une dote harmonisée à 15 000 FCFA. Dans le nouveau code, le mariage religieux n'a pas d'existence légale et en plus, il doit impérativement intervenir après le mariage civil, le seul qui soit reconnu par le Mali, qui est un Etat laïc.

Le texte donne la possibilité aux époux d'habiter séparément et aussi de divorcer par consentement mutuel. L'un des époux peut notamment demander la séparation à cause d'une rupture de vie commune, depuis plus de trois ans, mais aussi pour raison médicale.

Le devoir d'obéissance de la femme envers son mari a été supprimé. Et la femme n'a plus besoin de l'autorisation de son époux pour tenir un commerce.