par RFI
Article publié le 22/08/2009 Dernière mise à jour le 22/08/2009 à 20:18 TU
« À la mémoire des 97 civils innocents tués par les GIs le 16 mars1968. » Dans le hameau de Co Luy, près de My Lai.
(CC) Adam Jones
Le massacre de My Lai, révélé plusieurs mois plus tard, va marquer un tournant dans l'opinion publique américaine à l'égard de la guerre du Vietnam. Après avoir tenté d'étouffer le scandale, le Pentagone, sur la défensive, finit par traduire trois officiers devant une cour martiale. Le lieutenant Calley sera le seul condamné, en 1971. Sa peine de prison à vie est commuée en assignation à résidence par le président Nixon. Il est remis en liberté sur parole trois ans plus tard. Il n'a jamais recouvré ses droits civiques.
William Calley, âgé aujourd'hui de 66 ans, s'est ensuite reconverti dans la bijouterie, puis dans les assurances. Depuis sa libération, il avait toujours refusé de s'exprimer sur la guerre du Vietnam.
Et puis, cette semaine, l'ancien lieutenant a décidé de rompre le silence: «il ne se passe pas une journée sans que je ressente des remords pour ce qui s'est passé à My Lai» a-t-il confié lors d'une réunion d'une association caritative, le club Kiwanis. Se prêtant à l'exercice des questions et réponses d'un public d'une cinquantaine de personnes, il a précisé «Si vous me demandez pourquoi je n'ai pas protesté lorsqu'on m'a donné les ordres, je vous répondrai que j'étais un simple sous-lieutenant recevant des ordres de mes supérieurs et que je les ai suivis - c'était insensé, je pense.»Le supérieur de William Calley qui à l'époque des faits, était le capitaine Ernest Medina a été jugé en 1971, et acquitté de toutes les charges.