Article publié le 23/08/2009 Dernière mise à jour le 23/08/2009 à 17:08 TU
Le dépouillement est toujours en cours en Afghanistan et trois jours après les élections présidentielles et provinciales, de multiples cas de fraudes et d'irrégularités ont été recensés par la FEFA (Free and Fair Election Foundation of Afghanistan), qui a déployé 6 968 observateurs, dont 2 488 femmes, dans les quelque 6 200 bureaux. Ces observateurs électoraux afghans sont d'ailleurs plus sévères que leurs collègues européens sur le déroulement de ce premier tour de scrutin.
Un membre de la commission électorale indépendante s'accorde une pause. La Commission a déjà recensé nombre d'anomalies dans le déroulement du scrutin du 20 août.
( Photo: Carlos Barria / AFP )
Avec notre correspondant à Kaboul, Nicolas Bertrand
La Fondation afghane pour des élections libres et justes a dressé une liste de tous les types de fraude relevés. Les observateurs ont ainsi constaté que des électeurs arrivaient dans un bureau de vote avec plusieurs cartes et votaient même au nom de femmes. Ils ont aussi relevé quelques bourrages d’urnes. Dans certains endroits, ils ont vu des hommes armés venir prendre le contrôle de centres de vote et tenir eux-mêmes les bureaux.
Des bureaux de votes restés fermés
Et puis surtout, ces observateurs afghans ont relevé qu'un grand nombre de bureaux de vote étaient tout simplement restés fermés jeudi dernier. Dans la province d’Ourouzgan, six bureaux seulement ont ouvert sur 36. Selon la FEFA, la menace des talibans de couper le doigt à toute personne qui aurait été marquée d’encre indélébile, signe qu’elle a voté, aurait aussi été parfois mise à exécution. Deux cas ont été relevés dans le sud, à Kandahar.
Les observateurs afghans et européens conviennent qu'il va désormais falloir s’atteler à vérifier les allégations de fraudes massives, d’achat de voix et de bourrages d’urnes. Plus de 40 plaintes ont déjà été déposées à ce jour. Une commission spéciale des fraudes va devoir maintenant les examiner.
Candidat à la présidentielle afghane
« Le plus grave s’est produit à Kandahar, à Ghazni et à Khost. Dans ces régions, la participation tournait autour de 10 %. Tout le monde le sait. Pourtant ils ont donné un taux de participation de 40 %. C’est incroyable 40 % à Kandahar. Ce n’est pas possible. »