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Allemagne/Législatives

La CDU d’Angela Merkel favorite des sondages

par Dominique de Courcelles

Article publié le 25/08/2009 Dernière mise à jour le 27/08/2009 à 12:54 TU

La chancelière allemande Angela Merkel à Berlin le 23 août.(Photo : AFP)

La chancelière allemande Angela Merkel à Berlin le 23 août.
(Photo : AFP)

C’est la fin de la trêve estivale et le véritable démarrage de la campagne électorale. Les chrétiens-démocrates caracolent en tête, les sociaux-démocrates n’ont jamais été aussi bas dans les sondages, et n’ont donc plus qu’un mois pour espérer changer la donne. Mais on a déjà vu des renversements de situation. En attendant, les chrétiens-démocrates d’Angela Merkel se voient déjà former le prochain gouvernement avec leurs alliés de toujours, les libéraux.

Sur les affiches électorales de cet été, les candidats de la CDU souhaitaient « de bonnes vacances » aux Allemands. Depuis le temps que les législatives se tiennent en septembre,  les  politiques allemands savent en effet qu’il ne faut pas embêter les gens pendant la pause estivale. Ces affiches montrent aussi que les chrétiens-démocrates sont bien sûrs d’eux-mêmes pour oser afficher un message aussi paisible sans autre slogan  politique.

La fin de la grande coalition ?

Et pour l’instant, c’est réussi. Les derniers sondages les donnent largement en tête, avec 37% des intentions de vote, bien devant leurs principaux adversaires, les sociaux-démocrates qui stagnent entre 20 et 23% des voix, un score historiquement bas d’autant qu’aujourd’hui, seuls 9% des Allemands pensent que Frank-Walter Steinmeier peut devenir chancelier.

Avec une telle avance, les chrétiens-démocrates peuvent oser caresser l’espoir de gouverner avec leurs alliés traditionnels, les libéraux du FDP qui ont, à ce jour, 14% des intentions de voix, ce qui leur permettrait d’entrer dans une coalition majoritaire avec la CDU, pour la première fois depuis 1998.

En tout cas, la chancelière dit et redit qu’en cas de victoire, c’est avec les libéraux qu’elle souhaiterait former le prochain gouvernement. Elle n’avait  pu réaliser une telle alliance il y a quatre ans, faute d’avoir atteint le score escompté et avait dû se résigner à la grande coalition.

Rien n’est encore joué

Mais si tous les espoirs sont permis pour la CDU, les jeux ne sont pas faits pour autant.

Les Allemands, par deux fois, lors des scrutins de 2002 et 2005 ont assisté à de véritables renversements de tendance dans les dernières semaines précédant le vote.

En 2002, les inondations du mois d’août dans l’est du pays avaient sauvé in extremis l’ex-chancelier Schröder en difficulté devant son concurrent le bavarois Edmund Stoiber. Aux précédentes législatives, dans les toutes dernières semaines de la campagne, le même Schröder avait à tel point rattrapé son retard que la chancelière ne remporta le scrutin que de justesse, l’obligeant finalement à former une grande coalition avec le SPD plutôt que l’alliance qu’elle souhaitait avec les libéraux.

Pour éviter que pareille mésaventure ne se reproduise, la CDU évite de sortir trop vite du bois et de répondre aux dernières provocations de ses adversaires sociaux-démocrates qui ont, eux, vu leur retard, beaucoup moins à perdre. Pouvant difficilement attaquer la politique gouvernementale à laquelle ils participent, les sociaux-démocrates se voient réduits à des attaques personnelles contre la chancelière qu’ils accusent de « malhonnêteté intellectuelle » pour avoir promis une baisse des impôts qui selon le SPD « n’aura pas lieu ».

Jusqu’ici, la campagne était atone….Ces attaques la réveillent, en attendant d’être éventuellement plus secouée par les résultats des scrutins régionaux de dimanche prochain.

Trois régions votent : la Sarre, la Thuringe et la Saxe qui seront un vrai test grandeur nature avant le scrutin du 27 septembre. Dans les deux premiers Länder, les chrétiens-démocrates risquent de se trouver en réelle difficulté d’où certains bouleversements susceptibles de rebattre les cartes à quatre semaines du scrutin.