Article publié le 27/08/2009 Dernière mise à jour le 27/08/2009 à 23:57 TU
Le poète et écrivain, Sergueï Mikhalkov, auteur des hymnes soviétique puis russe et de livres de référence pour enfants, est décédé jeudi à l’âge de 96 ans, dans un hôpital de Moscou. Ses œuvres ont été diffusées à 300 millions d’exemplaires, essentiellement dans les pays de l’ex-URSS. Le président Dmitri Medvedev a salué la mémoire de ce monument de la culture russe, le qualifiant de « véritable patriote » et de « talent unique ».
Avec notre correspondante à Moscou, Madeleine Leroyer
De Staline à Poutine, Sergueï Mikhalkov a mené sa barque à travers près d’un siècle d’Histoire. Né au temps des Romanov, dans une famille aristocrate, il cache ses origines, travaille comme ouvrier, et s’essaye à la poésie. C’est Staline en personne qui le remarque : à lui la gloire soviétique.
En 1939, Sergueï Mikhalkov a à peine 26 ans quand il reçoit le prestigieux Prix Lénine. Cinq ans plus tard, en 1944, alors que l’armée Rouge reprend le dessus sur la Wehrmacht, il coécrit les paroles de l’hymne soviétique, tout à la gloire du grand Staline. Par deux fois, il reverra sa copie.
Au moment de la déstalinisation, il remplace toutes les références au « petit père des peuples » par des hommages à Lénine. En 2000, lorsque Vladimir Poutine, fraîchement élu président, décide de remettre au goût du jour l’hymne abandonné au moment de la Perestroïka, Mikhalkov chante alors la Russie éternelle.
Barde de toutes les époques et de tous les pouvoirs, Mikhalkov laisse derrière lui une dynastie artistique : deux fils cinéastes, Andreï et Nikita, et une petite fille Anna, seule à jouer les contestataires. Elle produit des documentaires indépendants sur le racisme et le néonazisme qui défigurent cette belle Russie tant chantée par son grand-père.