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Danemark

Première mosquée à Copenhague

Article publié le 28/08/2009 Dernière mise à jour le 28/08/2009 à 16:03 TU

En 2005, c’est au Danemark qu’avait débuté l’affaire des caricatures de Mahomet, quand le journal Jyllands-Posten avait publié des dessins représentant le prophète, entraînant de nombreuses tensions internationales. Aujourd’hui, la ville de Copenhague envoie un signe fort aux musulmans en autorisant la construction de la première mosquée du pays. Hamid El Mousti, conseiller municipal social-démocrate, Danois d’origine marocaine, revient sur la signification de ce geste. Il répond aux questions d’Oanna Favennec.

Des femmes voilées, place de l'Hôtel de Ville, à Copenhague.(Photo : AFP)

Des femmes voilées, place de l'Hôtel de Ville, à Copenhague.
(Photo : AFP)

 
RFI : que représente la construction de cette première mosquée au Danemark?

(Photo : www.elmousti.dk)

(Photo : www.elmousti.dk)

Hamid El Mousti : c’est une grande victoire pour tous les musulmans. C’est la première à  être construite à Copenhague. L’autorisation a été facile à avoir, car la majorité du conseil municipal était favorable à ce projet. Seule l’extrême droite s’y est opposée, ce qui représente seulement 3 voix. La droite s’est abstenue. Les radicaux de gauche et les socialistes ont dit oui. A Copenhague, nous sommes près de 250 000 musulmans, et 10 à 15% d’entre nous sont chiites.

RFI : pourquoi, selon vous, n’y a-t-il pas eu de mosquée construite plus tôt au Danemark?

H.EL : cela s’explique par le manque de financement. Les sunnites, dont je fais partie, se battent depuis 20 ans pour construire une mosquée, mais étant de différentes nationalités - Marocains, Arabes, Pakistanais, Irakiens aussi, etc…Nous n’avons pas réussi à trouver de moyens financiers pour mener ce projet à bien.

RFI : c’est pourquoi le projet a été confié à la communauté chiite ?

H.EL : oui, car ils ont réussi à trouver les financements. Les chiites sont en majorité irakiens et iraniens. Et je crois, sans en être totalement sûr, que c’est l’Iran qui va financer cette construction.

RFI : la ville de Copenhague veut également  introduire l’enseignement de l’arabe à l’école à la rentrée. Pourquoi la capitale danoise fait-elle des efforts vis-à-vis de la communauté musulmane ?

H.EL : 19% des habitants de la ville sont musulmans, et le 17 novembre prochain vont se tenir les élections communales. C’est donc un signal que l’on envoie à la communauté musulmane, en leur disant : vous faites partie de la communauté.

RFI : la construction de cette mosquée est-elle le moyen pour le Danemark de se rattraper après l’histoire des caricatures de Mahomet, en 2005 ?

H.EL : absolument pas. Cette histoire est oubliée depuis longtemps au Danemark. On n’en parle plus du tout.  Et je le dis en tant que musulman sunnite.