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Chypre

Reprise des discussions pour la réunification

par Béatrice Leveillé

Article publié le 10/09/2009 Dernière mise à jour le 10/09/2009 à 16:16 TU

Photo non datée du président chypriote Demetris Christofias (g), le dirigeant chypriote-turc Memet Ali (c) en compagnie de l'envoyé spécial des Nations unies Alexander Downer (d).(Photo : AFP)

Photo non datée du président chypriote Demetris Christofias (g), le dirigeant chypriote-turc Memet Ali (c) en compagnie de l'envoyé spécial des Nations unies Alexander Downer (d).
(Photo : AFP)

Le président chypriote Demetris Christofias et le dirigeant chypriote-turc Memet Ali Talat entament, à Nicosie, la deuxième phase des négociations directes sur la réunification de l'île. Petite note d’optimisme à la reprise des négociations directes entre les dirigeants chypriotes. Mehmet Ali Talat, le Président de la République turque de Chypre-Nord (reconnue seulement par Ankara), se dit convaincu que la Turquie reconnaîtra la République de Chypre réunifiée.  

La Turquie refuse toujours d'ouvrir ses ports et aéroports aux chypriotes grecs. Des restrictions qui seront levées dès qu’une solution sera trouvée, affirme, Memeth Ali Talat qui milite, depuis son arrivée au pouvoir, en faveur de la réunification de l’ile. En attendant, L’Union européenne maintient le gel d’une bonne partie de ses chapitres de négociation avec la Turquie puisqu’elle ne respecte pas ses obligations au regard du Traité d'Union douanière qui la lie à l'Union européenne.

En 2004, seule la partie grecque de l’île a rejoint l’Union européenne. La partie nord est occupée par l’armée turque depuis une tentative avortée des chypriotes grecs de rattacher l’île à la Grèce en 1974.   

La lenteur des négociations a fini par lasser les chypriotes turcs qui, contrairement aux chypriotes grecs, avaient voté en faveur du plan de réunification de l’ONU en 2004. Aujourd’hui, plus de la moitié d’entre eux se dit en faveur de la création de deux Etats séparés. Ils ne seraient plus que 17% en faveur d’une confédération, 6% souhaitent être intégrés à la Turquie et près de 10% veulent maintenir un statu quo. Ce sondage a été rendu public par le Premier ministre de Chypre du Nord, Dervis Eroglu, un conservateur partisan d’une solution avec  deux Etats distincts.  

La confiance n'exclut pas la méfiance

C’est Memeth Ali Talat, le Président de la RTCN, plus progressiste, qui est en charge de la négociation jusqu’aux prochaines élections en 2010. Il a l’appui du Premier ministre turc Receip Tayip Erdogan mais reste prudent sur l’issue des négociations. « Le climat est plutôt  bon entre les parties » reconnaît-il, précisant qu’il y a « une  convergence d'idées entre les parties grecque et turque sur les questions du partage du pouvoir, des affaires économiques et des affaires européennes ». Elles s'accordent sur le principe d’une fédération « bicommunautaire et bizonale », avec un président chypriote-grec et son vice-président chypriote-turc se succédant à la tête de la fédération dans un système de rotation.

Memeth Ali Talat aurait de nouvelles propositions pour convaincre la partie grecque mais il écarte tout retrait rapide des forces turques. « La Turquie doit garder des atouts en main » dit-il « pour que les chypriotes grecs jouent le jeu de la négociation ».   

L’objectif affiché d’aboutir à un accord avant fin 2009 pour le soumettre à référendum début 2010 n’est pas écarté par les dirigeants chypriotes mais personne n’ose encore parier sur un dénouement rapide du conflit.