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Niger / terrorisme

Robert Fowler, ex-otage canadien, témoigne

par  RFI

Article publié le 10/09/2009 Dernière mise à jour le 11/09/2009 à 04:23 TU

Cinq mois après sa libération, Robert Fowler s'est exprimé au sujet de son enlèvement. Il a été séquestré en décembre dernier à 40 kilomètres à l’ouest de Niamey, avec un de ses collaborateurs et leur chauffeur. Cet enlèvement a été revendiqué, en février dernier, par al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI). L'envoyé spécial des Nations unies pour le Niger vient d’accorder un long entretien exclusif à CBC News, au Canada. Dans cette interview, diffusée en deux parties mardi et mercredi soir, le diplomate canadien affirme que ses ravisseurs avaient un informateur à l'ONU ou au sein du gouvernement de Niamey. « Je sais que quelqu'un m'a vendu », a-t-il déclaré. Robert Fowler avait été nommé envoyé spécial pour le Niger sur le dossier de la rébellion par le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon. Il s'en explique dans cet entretien au sujet de sa détention qui a duré plus de quatre mois.

Le diplomate canadien Robert Fowler, enlevé en décembre 2008 et libéré 4 mois plus tard, au Niger.(Photo : AFP)

Le diplomate canadien Robert Fowler, enlevé en décembre 2008 et libéré 4 mois plus tard, au Niger.
(Photo : AFP)

Robert Fowler, son collaborateur Louis Guay et leur chauffeur ont été enlevés le 14 décembre 2008 dans la région de Tillabéry au Niger. Ce jour-là, ils rentraient de la visite d'une mine d'or exploitée par des Canadiens. Dans son interview sur CBC News, Fowler se souvient qu'une camionnette leur a barré la route et que deux hommes, qui étaient à bord, les ont forcés, avec leurs AK-47, à y monter. Ils ont été recouverts ensuite d'une couverture huileuse et malodorante. Le voyage va durer 56 heures. Selon ses dires, ses ravisseurs savaient très bien qui il était. Robert Fowler ne savait pas encore qui étaient les preneurs d'otage. Il leur a demandé s’ils appartenaient au Mouvement des Nigériens pour la justice (MNJ). Son ravisseur lui a répondu : « Je suis Sénégalais. Nous sommes al-Qaïda ».

Robert Fowler, diplomate canadien

« Je lui demande "êtes-vous le MNJ ?"...»

11/09/2009 par CBS News

 

Durant ces quatre mois de détention dans des campements en plein désert, les deux diplomates canadiens sont en permanence sous la surveillance étroite d'une vingtaine de combattants, âgés de 7 à 60 ans. Les deux hommes vont devoir enregistrer quatre vidéos, mais aucune ne sera diffusée. On les obligeait également à assister à des soirées vidéo sur un ordinateur portable, où l'on voyait des opérations kamikazes contre les soldats occidentaux en Irak et en Afghanistan. Pour Robert Fowler, ces geôliers sont « un étrange mélange de technologie et de Moyen Age ».

Robert Fowler, diplomate canadien

« Il y a une totale contradiction chez ces gars qui paradent avec leurs téléphones satellites...»

11/09/2009 par CBS News

 

Robert Fowler ne s'étend pas sur les conditions de sa libération. Il a cru simplement qu'il ne sortirait pas vivant de sa captivité de 130 jours.