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France / Travail

France Telecom s'interroge sur les suicides de ses salariés

par  RFI

Article publié le 11/09/2009 Dernière mise à jour le 11/09/2009 à 04:13 TU

France Telecom tente de prendre la question des suicides à bras-le-corps. Alors que les syndicats organisaient jeudi une journée d'action sur les différents sites de l'hexagone, une réunion exceptionnelle se tenait au siège parisien du groupe sur cette même question. Les syndicats dénoncent en effet 22 suicides au total depuis février 2008. Dernier en date, la tentative de suicide d'un salarié à Troyes, mercredi. Il s'est planté un couteau dans l'abdomen lors d'une réunion, après avoir appris la suppression de son poste et son déclassement. Cet été, à Marseille, un salarié a clairement dénoncé, dans une lettre, ses conditions de travail, avant de se donner la mort. « Je me suicide à cause de mon travail, c'est la seule raison » écrivait-il. La direction de France Telecom reconnaît donc, au moins implicitement, le rapport entre ces suicides et les conditions de travail des salariés.

L'agence France Telecom de Troyes.( Photo: Alain Julien/ AFP )

L'agence France Telecom de Troyes.
( Photo: Alain Julien/ AFP )

Méthodes de gestion coercitives, grande anxiété de certains salariés et sentiment d'être « poussés dehors ». Pour les syndicats, il n'est pas nécessaire de chercher bien loin pour expliquer les 22 suicides depuis février 2008. Un lien de cause à effet que la direction de cette ancienne entreprise publique reconnaît à demi-mot. Témoignage d'Olivier Barberot, directeur des ressources humaines du groupe France Telecom. « Je déteste parler des chiffres mais je constate que les chiffres sont en baisse ». Mais au-delà des chiffres, « chaque cas est un drame. Il n’y a pas de loi des séries, mais on est devenu plus sensible et le sujet est devenu public. C’est une alarme. Cela signifie que l’anxiété est plus forte, il faut donc renforcer les mesures d’accompagnement

En guise de mesures d'accompagnement pour les salariés, la direction annonce ainsi la suspension des mutations forcées jusqu'au 31 octobre, le recrutement d'une centaine de responsables des ressources humaines ou encore l’ouverture de négociations sur le stress.

Un stress qu'Olivier Barberot impute largement au jeu de la concurrence et aux évolutions technologiques. « Nous sommes dans un secteur où l’évolution est permanente. Le jeu concurrentiel, la technologie… Les milliers de salariés qui ont bougé l’ont fait facilement et ont réussi à s’épanouir. Là, nous avons entendu la souffrance de ceux qui ont davantage de difficultés. »

Face à ces initiatives, les syndicats prennent acte mais continuent de réclamer de meilleures conditions de travail.