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Niger / terrorisme

Qui a « vendu » Robert Fowler ?

par  RFI

Article publié le 11/09/2009 Dernière mise à jour le 11/09/2009 à 20:44 TU

Le diplomate canadien Robert Fowler, enlevé en décembre 2008 et libéré 4 mois plus tard, au Niger.(Photo : AFP)

Le diplomate canadien Robert Fowler, enlevé en décembre 2008 et libéré 4 mois plus tard, au Niger.
(Photo : AFP)

Cinq mois après sa libération, l'ancien envoyé spécial du Secrétaire général de l'Onu pour le Niger est sorti de son silence cette semaine. Dans un entretien exclusif à CBC News au Canada, Robert Fowler est revenu, mardi et mercredi, sur les quatre mois qu'il a passés aux mains d'al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), et sur les conditions de son enlèvement au Niger. Il a notamment affirmé dans cet entretien que ses ravisseurs avaient un informateur à l’ONU ou au sein du gouvernement de Niamey. Les Nations unies ont démenti, mercredi dernier, qu’il y ait eu des informations sensibles en provenance de l’organisation internationale qui auraient rendu possible l’enlèvement de Robert Fowler. De son côté, le porte-parole du gouvernement nigérien, Mohamed Ben Omar, a également démenti, ce vendredi à RFI, être mêlé à la séquestration de Robert Fowler, affirmant que l’envoyé de l’ONU n’a jamais transmis au gouvernement du Niger « un quelconque programme de sortie » avant son enlèvement.  

Dans son entretien à la chaîne CBC News, le diplomate canadien affirme que ses ravisseurs avaient un informateur à l'ONU ou au sein du gouvernement de Niamey. Après avoir rappelé que son itinéraire avait été communiqué aux Nations unies qui l’ont ensuite communiqué au gouvernement nigérien, Robert Fowler affirme que « le président nigérien était offensé, ennuyé, embarrassé que le Secrétaire général de l'ONU ait jugé bon d'envoyer son représentant spécial dans ce pays. Ma mission était d'obtenir la paix entre le gouvernement et les rebelles ».

Selon l’ancien envoyé spécial de l’ONU, « tant qu'il n'y a pas de paix avec les rebelles, ça veut dire que l'ennemi est aux portes, non ? Et si al-Qaïda enlève des gens à la sortie de la ville, c'est que l'ennemi est vraiment aux portes. Donc, une politique sécuritaire se justifie. Alors, je ne sais pas qui m'a vendu. Mais je sais que quelqu'un m'a vendu. Ça peut être le gouvernement du Niger, ça peut être un sympathisant d'al-Qaïda aux bureaux de l'ONU au Niger, en Afrique de l'Ouest, ou à New York. Tous avaient mon itinéraire ». 

Robert Fowler, diplomate canadien

11/09/2009 par CBS News

Au Niger, le gouvernement se dit « surpris » de ces déclarations et dément catégoriquement les propos de Robert Fowler. Mohamed Ben Omar, porte parole du gouvernement de Niamey, assure que le diplomate canadien n'avait prévenu personne de son déplacement ce week-end-là, en décembre 2008, lorsqu’il a été enlevé.

Dans un entretien à RFI, le porte-parole du gouvernement nigérien affirme que Robert Fowler « raconte des bobards », qu’il est tombé « dans son propre piège » et qu’il avait « une autre mission » dont les objectifs sont « aux antipodes de ce qui se passe au Niger ». Mohamed Ben Omar affirme également que le diplomate canadien « a des accointances avec certains mouvements irrédentistes » et que le gouvernement nigérien lui a dit qu’il ne voulait pas de médiation. « C’est un problème nigéro-nigérien. Il se règlera entre les Nigériens », a-t-il ajouté.

Mohamed Ben Omar, porte-parole du gouvernement de Niamey

11/09/2009 par Sarah Tisseyre