par RFI
Article publié le 17/09/2009 Dernière mise à jour le 17/09/2009 à 11:17 TU
Le président de la République Nicolas Sarkozy (C), la première dame Carla Bruni-Sarkozy (G) et le ministre de Coopération, Alain Joyandet (D), lors de la rencontre avec les représentants des organisations non gouvernementales à l' Elysee. Paris, 16 septembre 2009.
( Photo: François Mori/Reuters)
En juin dernier, l'association One , fondée par les musiciens britannniques Bono et Bob Geldof, reprochait à la France de ne pas respecter ses engagements en matière d'aide au développement. Le gouvernement français lui répliquait alors qu'ils ne parlaient pas des mêmes chiffres.
Il est vrai qu'entre aide bilatérale et aide multilatérale, il est difficile parfois de s'y retrouver. Même Bernard Kouchner, le ministre des Affaires étrangères qui participait à la rencontre avec Alain Joyandet, secrétaire d'Etat à la Coopération et l'épouse du chef de l'Etat Carla Bruni-Sarkozy, s'emmêle un peu dans les chiffres. « Nous avons augmenté, contrairement à ce que l’on entend, l’aide au développement. Elle a augmenté par rapport à l’année dernière. Pas assez mais de 0,4 ? », « 2,46 » lui souffle-t-on.
Les ONG réclament donc des chiffres plus transparents, pour juger si les annonces gouvernementales, à savoir une aide française au développement hissée de 0,38% du PIB à 0,44% en un an, sont crédibles.
Luc Lamprière, directeur général de l'ONG Oxfam France – Agir Ici, ne mâche pas ses mots. « Le manque de visibilité remet en cause tous les chiffres. C’est un vrai problème. Chaque fois que le président de la République fait un discours, nous avons un doute puisque l’on ne voit pas clair dans les chiffres. C’est donc un enjeu pour le poids et la portée des engagements pris par la France. C’est dans l’intérêt de tout le monde que ces chiffres soient clairs, transparents et communiqués un peu à l’avance pour que l’on puisse en débattre.»
Les volontaires internationaux
Nicolas Sarkozy a promis aux ONG réunies à l'Elysée des progrès dans ce domaine. Il a également annoncé que le gouvernement triplerait les effectifs des volontaires à l'étranger, comme le rapportait Alain Joyandet, en charge de la Coopération, sur le perron de l'Elysée.
« Le président de la République a confirmé aussi que nous allions faire passer le nombre de volontaires internationaux français... à 10 000 puis 15 000 d'ici à la fin du quinquennat...»
Et l'accès aux traitements anti-sida
Autre gros dossier de cette réunion, la santé et notamment l'accès universel aux traitements anti-sida. Le gouvernement a ainsi promis de faciliter l'accès des ONG françaises à l'argent du Fonds mondial anti-sida, dont elle est le deuxième contributeur. Une contribution jugée insuffisante, néanmoins, par Act up. L'association de lutte contre le sida n'a pas été convaincue par les propos présidentiels. Et elle l'a exprimé bruyamment lors d'un sit-in sur les Champs-Elysées, après la réunion.
« Aucun chiffre donné sur ce qui va être mis en place pour lutter contre le sida... Cela fait deux G8 que Nicolas Sarkozy réaffirme son engagement pour l'accès universel aux traitements en 2010... l'argent qui est mis sur la table par la France n'est pas à la hauteur des besoins...»