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G20 Pittsburgh

Bonus : l’Europe cherche une position commune

par Myriam Berber

Article publié le 17/09/2009 Dernière mise à jour le 24/09/2009 à 07:16 TU

Le président français Nicolas Sarkozy (g) et la chancelière allemande Angela Merkel (d) militent pour une limitation des bonus des banquiers au niveau international, alors que nombre d'établissements recommencent à attribuer de généreuses primes malgré la crise.(Photo : Thomas Peter/Reuters)

Le président français Nicolas Sarkozy (g) et la chancelière allemande Angela Merkel (d) militent pour une limitation des bonus des banquiers au niveau international, alors que nombre d'établissements recommencent à attribuer de généreuses primes malgré la crise.
(Photo : Thomas Peter/Reuters)

Les dirigeants de l’Union européenne se réunissent, jeudi 17 septembre 2009 à Bruxelles, pour préparer le sommet des 20 pays les plus riches (G20) qui se tiendra les 24 et 25 septembre prochains à Pittsburgh. Les Vingt-Sept tenteront de trouver une position commune face aux autres pays du G20. Ils entendent mettre la pression sur les Etats-Unis sur la limitation des bonus.

La question des bonus excessifs des banquiers devrait occuper la majeure partie des débats. La France, l’Allemagne et la plupart des partenaires européens, soutenus très discrètement par le Royaume-Uni, souhaitent des mesures très fortes pour encadrer ses bonus.

Lors d’une réunion à Londres le 5 septembre dernier, les ministres des Finances du G20 ont trouvé un accord a minima qui prévoit un étalement de ces primes sur plusieurs années et le non versement de certaines échéances en cas de mauvaise performance. Lors de cette réunion à Bruxelles, les Vingt-Sept pourraient aller encore plus loin. Le projet de texte qui devrait être adopté par les Etats européens demande « des règles contraignantes » pour obliger les banques à encadrer ces primes. Il prévoit également « la menace de sanctions au niveau national » si les banques ne respectent pas ces nouvelles règles.

L’UE peut compter sur le soutien du Fonds monétaire international (FMI). Son directeur général Dominique Strauss-Kahn souhaite que le G20 adopte des mesures encadrant les pratiques de rémunération dans les banques.

Limitation des bonus

Mais les réticences sont encore nombreuses du côté du Royaume-Uni. Le Premier ministre britannique Gordon Brown est opposé à l’adoption de règles trop contraignantes pour préserver les intérêts de la City. Reste également à convaincre les Etats-Unis. Barack Obama s’est clairement prononcé contre l’idée d’un plafonnement de ces primes.

L’un de ses conseillers aux affaires économiques a répété, cette semaine, que le président américain restait « réticent à l’idée d’imposer des niveaux individuels de rémunération ». Jeudi, le Premier ministre luxembourgeois, Jean-Claude Juncker qui est également le chef de file des ministres des Finances de la zone euro, est monté au créneau sur les bonus : « l’Europe doit faire ce qu’elle pense être nécessaire, que les Américains fassent avec ou non », a-t-il affirmé.

Réformer le FMI

L’autre dossier qui devrait faire débat lors de cette réunion de Bruxelles est le renforcement des fonds propres des banques. Comme sur les bonus, la Grande-Bretagne est plus proche des Etats-Unis que du reste de l’Europe sur cette question. Les Américains ont accepté de relever les exigences de fonds propres pour leurs banques. Mais ils refusent toujours de se mettre au niveau des règles prudentielles mises en place dans la zone euro. Les Européens estiment que la prise en compte des risques doit être le seul critère de définition des besoins en capitaux propres.

Dernier sujet de dissension : la réforme du Fonds monétaire international qui vise à assurer une meilleure représentation des pays émergents. L’Europe dit accepter de revoir les quotas pays par pays, mais refuse de considérer les émergents comme un seul bloc. Les Vingt-Sept refusent également d’abandonner leurs sièges au conseil d’administration au profit d’un siège unique pour la zone euro.