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G20 Pittsburgh

Le compromis sera difficile

par Myriam Berber

Article publié le 23/09/2009 Dernière mise à jour le 24/09/2009 à 03:58 TU

Le sommet du G20 se tiendra au Centre de convention David L. Lawrence, à Pittsburgh, les 24 et 25 septembre 2009.(Photo : Eric Thayer / Reuters)

Le sommet du G20 se tiendra au Centre de convention David L. Lawrence, à Pittsburgh, les 24 et 25 septembre 2009.
(Photo : Eric Thayer / Reuters)

Les attentes des pays membres du G20, qui se tient les 24 et 25 septembre 2009 à Pittsburgh, sont nombreuses. L’objectif de cette réunion est d’améliorer la régulation financière pour empêcher le retour des crises financières. Alors que l’Union européenne entend pousser l’encadrement des bonus, les Etats-Unis devraient privilégier le renforcement du capital des banques. De leur côté, les pays émergents s’intéressent surtout à la réforme du Fonds monétaire international.

Le sommet G20 court un grand risque, celui de voir chaque Etat membre exhiber son propre ordre du jour. Trois grands blocs se dessinent : les Européens d’un côté, les Anglo-saxons de l’autre et enfin les pays émergents. Les Européens, France et Allemagne en tête, insistent sur la nécessité d’encadrer les bonus excessifs distribués par les banques.  

Tous les pays sont d’accord sur des principes d’étalement ou de non-versement des bonus en cas de mauvaise performance. Mais les Européens veulent aller encore plus loin. Ils souhaitent les plafonner, voire interdire tout bonus garanti. Mais les réticences sont nombreuses du côté du Royaume-Uni. Le Premier ministre britannique, Gordon Brown, est opposé à l’adoption de règles trop contraignantes pour préserver les intérêts de la City. Reste également à convaincre les Etats-Unis. Barack Obama s’est clairement prononcé contre l’idée d’un plafonnement de ces primes.

Eviter la crise de l’automne dernier

Outre les bonus, les plus grands pays industrialisés et émergents devraient également se pencher sur les fonds spéculatifs et les agences de notation. A terme, aucun acteur financier ne devrait pouvoir échapper à une réglementation. L’autre dossier qui devrait faire débat lors de ce sommet de Pittsburgh est le renforcement des fonds propres des banques. Comme sur les bonus, la Grande-Bretagne est plus proche des Etats-Unis que du reste de l’Europe sur cette question.

Les Américains qui ont accepté de relever les exigences de fonds propres pour leurs banques, veulent convaincre les Européens d’adopter de telles mesures. Selon eux, c’est la manière la plus efficace d’empêcher de revivre la crise de l’automne dernier. Les discussions s’annoncent des plus ardues. Les Européens estiment, en effet, que la prise en compte des risques doit être le seul critère de définition des besoins en capitaux propres.

Une meilleure représentation des pays émergents au FMI

L’autre grand sujet sera de mettre fin aux mesures de soutien à l’économie mondiale. Elles ont atteint un montant total évalué à 5 000 milliards de dollars. En apparence, tous les pays du G20 sont d’accord pour ne pas relâcher l’effort public engagé pour faire face à la crise qui, même si elle montre quelques signes d’apaisement, est loin d’être terminée. Le G20 devrait insister pour que les stratégies de sortie de crise soient coordonnées, et pas prématurées.

Enfin, les pays émergents devraient appuyer une réforme du Fonds monétaire international (FMI) pour obtenir plus de pouvoir au sein de l’institution. La Chine, qui avec un quota de moins de 4%, a le même poids que la Belgique au sein du FMI, soutient à côté du Brésil, de l’Inde et de la Russie, une réforme des droits de vote.

La Chine, le Brésil, la Russie et l'Inde ont appelé récemment le FMI à accorder 7% du total des droits de vote en son sein aux pays en développement, alors que les Etats-Unis ne leur proposent que 5%. L’Europe dit accepter de revoir les quotas pays par pays, mais refuse de considérer les émergents comme un seul bloc. Les Vingt-sept refusent également d’abandonner leurs sièges au conseil d’administration au profit d’un siège unique pour la zone euro.