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G20 / Pittsburgh

Le G20 veut fixer les règles d'une nouvelle économie mondiale

par Murielle Paradon

Article publié le 26/09/2009 Dernière mise à jour le 26/09/2009 à 14:45 TU

Le sommet du G20 s’est achevé à Pittsburgh, vendredi 25 septembre, sur un accord pour relancer l’économie mondiale, fixer des règles en matière financière et promouvoir une nouvelle gouvernance qui laisserait plus de place aux pays émergents.

Le président français, Nicolas Sarkozy (g), le président américain, Barack Obama (c) et le Premier ministre britannique, Gordon Brown (d) au sommet du G20 à Pittsburgh le 25 septembre 2009.(Photo : Jacques Witt/AFP)

Le président français, Nicolas Sarkozy (g), le président américain, Barack Obama (c) et le Premier ministre britannique, Gordon Brown (d) au sommet du G20 à Pittsburgh le 25 septembre 2009.
(Photo : Jacques Witt/AFP)

Ne pas se laisser berner par les signes de reprise économique et poursuivre les efforts. Dans son communiqué final, le G20 a d’abord insisté sur la nécessité de continuer à soutenir l’économie mondiale, par des mesures de relance budgétaires et fiscales. C’était un souhait des Etats-Unis et de la Grande-Bretagne, dont les économies peinent à sortir de la récession. Barack Obama a d’ailleurs souligné que le chômage restait à un « niveau inacceptable ». La poursuite des mesures de relance, sans fixer de date pour en sortir, ne devrait en revanche pas plaire à Angela Merkel. La chancellière allemande voulant à tout prix éviter un endettement trop massif de son pays.

Autre grand chapitre de ce G20, celui de la régulation financière qui avait été à peine ébauché lors du dernier sommet à Londres en avril. A Pittsburgh, les mesures énoncées sont  plus concrètes. Le G20 s’engage sur un cadre qui devrait limiter la prise de risque excessive, celle-là même qui avait conduit certaines banques à la faillite. Ainsi, l’augmentation des fonds propres sur les activités à risque devrait avoir un effet dissuasif.

Limitation des bonus

Concernant l’encadrement des bonus bancaires, thème cher aux  Européens et en particulier à la France, les dirigeants du G20 reprennent en grande partie les conclusions de leurs ministres des Finances réunis à Londres le 5 septembre : pas de bonus garantis sur plusieurs années, principe d’un bonus-malus c’est-à-dire le non-versement d’une partie des primes en cas de mauvaises performances de la banque. Le communiqué final parle enfin d’une limitation à un pourcentage des profits lorsqu’ils seront jugés « incompatibles avec le maintien d’un niveau de capitalisation sain de la banque ». La notion de plafonnement des bonus, que voulait imposer Nicolas Sarkozy, n’a pas été retenue.

La surprise de ce G20 vient d’une avancée inattendue sur la gouvernance mondiale. Les pays émergents auront dorénavant plus de poids dans les instances internationales. Cela va passer par une réforme plus poussée au sein du FMI. Ainsi les pays sur-représentés par rapport au poids de leur économie dans le monde, par exemple la Grande-Bretagne et la France, vont transferrer au moins 5% de leurs quote-parts aux pays sous-représentés que sont les pays émergents comme la Chine. C’est presque deux fois plus que ce qui avait été engagé lors de la première réforme du FMI lancée il y a un an et jugée trop timide par les intéressés.

Autre décision en faveur des pays émergents : le G20 sera désormais le lieu où l’on discutera des grandes questions économiques. Le G8, qui représentait uniquement les pays les plus riches, ne traitera plus que des questions diplomatiques. Des pays comme la Chine mais aussi le Brésil et l’Inde auront désormais l’opportunité de se faire entendre sur l’avenir de l’économie mondiale. Le prochain G20 se déroulera au Canada, en juin 2010.

Christian de Boissieu

Professeur d’économie à l’université Panthéon-Sorbonne, président du conseil d’Analyse économique

« Les derniers jours, on a eu le sentiment qu’il y avait un fossé assez grand entre les Américains et les Anglais d’un côté, les autres pays européens de l’autre, pour ne pas parler des autres pays… »

26/09/2009 par Catherine Rolland

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