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Chine

De la révolution culturelle à la révolution économique

par  MFI

Article publié le 30/09/2009 Dernière mise à jour le 30/09/2009 à 19:20 TU

Préparatifs pour la célébration du 60e anniversaire.(Photo : Reuters/Stringer)

Préparatifs pour la célébration du 60e anniversaire.
(Photo : Reuters/Stringer)

Le 1er octobre 1949, Mao Zedong proclame la naissance de la République populaire de Chine, après treize années de Longue marche et de luttes contre les nationalistes de Tchang Kaï-Chek. Un géant communiste voit le jour, qui longtemps fascinera et se présentera comme un modèle alternatif – oncurrent même – à l’URSS.

La naissance de la Chine de Mao est, pour les populations, synonyme de progrès sociaux : la scolarisation se généralise, les soins deviennent accessibles à tous, les paysans ne ploient plus sous le joug et les abus des propriétaires terriens, les infrastructures s’améliorent. Mais elle est aussi synonyme de régime totalitaire où les opposants au Parti communiste, le seul autorisé, sont emprisonnés voire exécutés.

La politique défendue par Mao aura parfois des conséquences dramatiques. Ainsi en 1958, le Grand Bond en avant prône la collectivisation des terres et une industrialisation à marche forcée qui vide les campagnes des paysans. C’est un échec total et la famine qui en découle fera près de 50 millions de morts en 1962. A partir de 1966, la Révolution culturelle entend revenir aux sources idéologiques du maoïsme.

Des purges sans précédents sont réalisées dans le Parti et au cœur du pouvoir. Des milliers de jeunes, le Petit livre rouge à la main, parcourent le pays pour rééduquer la population et punir les « contre-révolutionnaires ». En dix ans, la Révolution culturelle – qui porte le culte de la personnalité autour de Mao à son paroxysme – fera elle aussi des millions de morts.

Ouverture économique et fermeté politique

Mao décède le 9 septembre 1976. Deux ans plus tard, le nouveau chef de l’Etat, Deng Xiaoping, adepte d’une ligne plus pragmatique qu’idéologique, annonce la libéralisation de l’économie. Se présentant comme « l’atelier du monde », s’appuyant sur une main d’œuvre docile, bien formée, peu payée et travailleuse, s’orientant vers les exportations, la Chine connaît une croissance vertigineuse : 11 % par an en moyenne de 1998 à 2008. L’économie socialiste de marché fait du géant asiatique la seconde puissance économique mondiale. Les villes se modernisent, le niveau de vie s’améliore, mais les inégalités se creusent. En 2008, Pékin organise les Jeux olympiques, qui offrent au monde l’image d’un pays riche, moderne, ambitieux, dynamique.

Panneau publicitaire géant de la Banque de Chine.(Photo : Reuters/Tyrone Siu)

Panneau publicitaire géant de la Banque de Chine.
(Photo : Reuters/Tyrone Siu)

Ouverture économique et fermeté politique : tel semble être le credo des dirigeants chinois. Car la démocratie n’est pas à l’ordre du jour. En juin 1989, les manifestations pro-démocratie de la place Tian-An-Men sont durement réprimées. Aujourd’hui encore, Internet est censuré en Chine, les militants des droits humains emprisonnés, la répression féroce au Tibet et au Xinjiang ; 80 % des condamnations à mort du monde sont prononcées en Chine. Les pays occidentaux détournent pudiquement la tête car l’Empire du milieu représente un marché exceptionnel et s’est imposé comme un acteur incontournable des relations internationales. Les libertés gagnent cependant du terrain, même si c’est lentement. Ainsi, les Chinois n’hésitent plus à défendre leurs droits en manifestant. Qu’il s’agisse de paysans spoliés, d’ouvriers impayés ou de parents qui n’arrivent pas à scolariser leurs enfants. A chaque fois il s’agit de la défense d’intérêts particuliers et non de principes généraux comme les droits de l’homme, mais c’est un premier pas.