Rechercher

/ languages

Choisir langue
 

Chine/Portrait

Mao Zedong (1893-1976) : le père fondateur

par Nicolas Vescovacci

Article publié le 30/09/2009 Dernière mise à jour le 30/09/2009 à 19:13 TU

Buste en cire de Mao Zedong fabriqué pour le 60e anniversaire de la proclamation de la République populaire de Chine.(Photo :  Reuters/Tyrone Siu)

Buste en cire de Mao Zedong fabriqué pour le 60e anniversaire de la proclamation de la République populaire de Chine.
(Photo : Reuters/Tyrone Siu)

« La République populaire de Chine et le gouvernement populaire sont aujourd'hui créés ! »  Il fait beau et froid ce samedi 1er octobre 1949 à Pékin. Sur la terrasse de la Porte de la paix céleste, à l’entrée sud de la Cité interdite, Mao Zedong proclame une ère nouvelle. Le Grand Timonier s’adresse à une foule de 300 000 personnes dans un climat d'enthousiasme et d'espoir. Ce jour-là, Mao ne porte pas l'habit militaire, mais un costume strict à col rond que les occidentaux baptiseront plus tard de son nom. Mao, le fils aîné d'une famille de paysans prospères de la province de Hunan, co-fondateur du Parti communiste (1921) prend ainsi la tête d’un pays de 475 millions d’habitants.

De la guérilla à la révolution, en passant par le mythe fondateur de la Longue marche, Mao rejette d’abord l’impérialisme occidental avant de se concentrer sur son ascension politique.

Difficile de s’imposer dans le parti mais une fois arrivé en haut, Mao applique des méthodes éprouvées : la violence d’Etat et la terreur des masses. Au cours des deux années qui suivent la proclamation de la République, dix mille Pékinois sont exécutés. Entre 1950 et 1951, l’armée du peuple envahit le Tibet. Les espoirs et l'enthousiasme du peuple chinois laissent place au désenchantement, puis aux purges et autres campagnes contre-révolutionnaires.

Après la famine de la fin des années 1950 (30 à 50 millions de morts), les excès meurtriers du maoïsme se perdent dans les méandres d’une phraséologie romantico-sportive qui arrive à séduire de nombreux intellectuels français. C’est le temps du « Grand bond en avant » et de la « Révolution culturelle », faisant des millions de morts à chaque fois. Ces dérives expriment la folie et la paranoïa d’un homme à la tête d’une machine de guerre institutionnelle et politique.

A sa mort, le 9 septembre 1976, Mao Zedong est vénéré comme un empereur. Il devient l’icône officielle du PCC et de la République confondus que ses successeurs célèbreront à jamais sans oser affronter le passé.

Soixante ans après la naissance de la République populaire, la Chine s’offre Mao sur grand écran. Le gouvernement a en effet produit un film de 2h30 afin de célébrer la prise de pouvoir du Grand Timonier. Fondation de la République est une fiction de propagande dans laquelle les Chinois peuvent d’ores et déjà admirer 172 stars locales de cinéma, avec, en vedette, les acteurs Jet Li et Jackie Chan. Ce film à la gloire de Mao et du communisme est à l’affiche dans 4 100 salles à travers tout le pays.