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Barack Obama, Prix Nobel de la Paix 2009

Les réactions à travers le monde

Article publié le 09/10/2009 Dernière mise à jour le 09/10/2009 à 23:41 TU

L'attribution du prix Nobel de la Paix à Barack Obama a suscité vendredi nombre de réactions dans les milieux politiques. Cette distinction grandit encore la stature internationale du président américain, tout en ajoutant aux innombrables pressions qui s'exercent sur lui.

(Photo : DR)

(Photo : DR)

Nelson Mandela félicite Barack Obama

« Le prix Nobel de la Paix reçu en 1993 conjointement par Frederick de Klerk, dernier président blanc d'Afrique du Sud, et Nelson Mandela, premier président noir sud-africain, avait valeur d'encouragement. »

10/10/2009 par Nicolas Champeaux


Avec notre correspondant à Moscou, Alexandre Billette

Côté russe, les réactions sur l'attribution du prix Nobel de la Paix à Barack Obama sont mitigées.

Parmi ceux qui s'en réjouissent, l'ancien dirigeant soviétique et lui-même lauréat du prix, Mikhaïl Gorbatchev, estime que « ce choix est une bonne décision, un signal fort, qui donne espoir au monde ». Même satisfaction du côté du représentant de la Commission des Affaires étrangères de la Douma (Parlement russe). Selon lui, « le prix Nobel à Barack Obama est un signal d'appui aux Américains qui ont rejeté la vision unipolaire du monde de l'ancienne administration de George Bush ».

Mais comme ailleurs dans le monde, certains estiment que la récompense est prématurée. Pour le chef des communistes, il n'y a toujours pas de paix en Afghanistan, ni en Irak. Guennadi Ziouganov espère, que le prix Nobel va au moins convaincre Washington de ne pas se lancer dans une guerre contre l'Iran.

Des réactions mitigées donc, mais peut-être aussi un soulagement pour les dirigeants russes. Parmi les noms fréquemment cités pour le Nobel de la Paix 2009, on évoquait souvent l'ONG, Mémorial, ou des militants des droits de l'homme en Tchétchénie. Auquel cas, ce genre de nomination aurait suscité une bien plus grande polémique en Russie que celle du président américain.


Avec notre correspondant à PékinMarc Lebeaupin

Pour l'instant, les dirigeants chinois n'ont toujours pas réagi officiellement à l'attribution du prix Nobel de la Paix  au président américain.

En début de semaine,  le ministre des Affaires étrangères  chinois  jubilait à l'annonce  du report de la rencontre du président américain avec le Dalaï Lama, le chef spirituel tibétain. 

Une victoire  qui pourrait être de courte durée. Barack Obama est attendu à Pékin dans le courant du mois d'octobre, pour sa première visite en tant que chef d’Etat, mais  également de prix Nobel de la Paix, une nouvelle casquette qui peut inquiéter la Chine.

A Pékin, le président américain pourra difficilement passer sous silence les droits de l'homme. Il évoquera sans doute le cas de Liu Xiaobo, emprisonné pour avoir signé la Charte 08 en faveur de la démocratie, mais aussi celui de Hu Jia, également pressenti pour le prix Nobel. Hu Jia,  34 ans, est emprisonné depuis plus d’un an pour « tentative de subversion ». Il  avait lancé sur Internet une mise en garde contre les conséquences de l’attribution des Jeux Olympiques à la Chine sur les droits de l’homme dans son pays.  Depuis, il a été condamné à trois ans et demi de prison.

Le comité Nobel n'a pas voulu affronter la Chine, en nobélisant des dissidents. Hu Jia restera en prison.

Réaction de la kenyane Wangari Maathaï, lauréate du prix Nobel en 2004

« Le président Obama représente un concept, voire une vision. (...) Il a encouragé le monde à vivre ensemble en harmonie. Il donne aux gens tellement d’espoir. »

09/10/2009 par Sonia Rolley

Avec notre correspondant à Téhéran, Siavosh Ghazi

L'Iran n'a pas officiellement réagi à l'attribution du prix Nobel de la Paix au président Barack Obama, sauf l’incitation d’un conseiller du président Ahmadinejad : « Nous espérons qu'en recevant ce prix, Barack Obama commence à entreprendre une démarche concrète en vue de mettre fin à l'injustice dans le monde», a déclaré Ali Akbar Jaranfekr, tout en ajoutant que le président Obama devait en particulier supprimer le droit de veto des puissances nucléaires au Conseil de sécurité des Nations unies et  réduire le fossé entre riches et pauvres aux Etats-Unis, mais aussi ailleurs dans le monde.

L'Iran a bénéficié du changement de politique du président Obama qui a rompu avec l'attitude de son prédécesseur George Bush. Dès son élection, le président Obama a en effet  tendu la main à l'Iran en proposant de tourner une page dans les relations entre les deux pays.

Le 1er octobre dernier, les Etats-Unis ont participé pour la première fois activement aux négociations nucléaires avec l'Iran. Ces négociations ont été qualifiées de « positives et de pas en avant » par les deux parties. Ce qui pourrait permettre d'engager un vrai dialogue pour régler cette crise.


Avec notre correspondant à JérusalemMichel Paul

Le premier moment de surprise passé, les dirigeants israéliens se sont empressés de féliciter Barack Obama. Shimon Peres, le président israélien qui partage la même distinction que le président américain, estime que peu nombreux sont les dirigeants dans le monde qui en l'espace de si peu de temps ont réussi à changer l'atmosphère dans la communauté internationale. « Vous avez réussi à faire de la paix une réalité qui est devenue le sujet central, une mission qu'il faut remplir sans trop plus attendre », a déclaré le chef de l’Etat hébreu, ajoutant que « depuis Jérusalem, les cloches de la compréhension et du dialogue vont à nouveau se faire entendre au Proche-Orient ».

Le ministre israélien de la Défense a estimé que l'obtention du prix Nobel va renforcer encore le président américain dans sa volonté d'instaurer un règlement régional du conflit au Proche-Orient. Selon Ehud Barak «Israël a un intérêt suprême d'arriver à un accord avec ses voisins».

La coïncidence veut qu’au moment où la nouvelle de l'attribution du prix Nobel de la Paix a été connue en Israël, le Premier ministre s'entretenait avec le sénateur Mitchell, l'émissaire du président américain au Proche-Orient. Benjamin Netanyahu s’est réjoui « d’œuvrer en étroite collaboration » avec le président américain pour faire avancer la paix et « donner l’espoir aux peuples de la région ».