Article publié le 10/10/2009 Dernière mise à jour le 10/10/2009 à 17:52 TU
Des hélicoptères militaires survolent l’entrée du quartier général de l’armée pakistanaise, à Rawalpindi, non loin d’Islamabad, le 10 octobre 2009.
(Photo : Reuters)
Avec notre correspondante à Islamabad, Nadia Blétry
Les militants extrémistes ont frappé samedi matin l’un des lieux les plus sécurisés du pays, le quartier général de l’armée. L’attaque a donc surtout une valeur symbolique car elle était vouée à l’échec dès le départ.
Des moyens de sécurité drastiques ont été mis en œuvre quasiment immédiatement après le début de l’attaque : des hélicoptères ont été déployés et le quartier entièrement bouclé. Il s’agit toutefois d’un geste fort : les assaillants ont voulu montrer qu’ils pouvaient s’attaquer aux plus hautes instances de l’Etat et qu’ils étaient prêts pour cela à perdre la vie.
Cette nouvelle violence survient au lendemain d’un attentat suicide qui a coûté la vie à près de 50 personnes à Peshawar. Dans le pays, le climat est de nouveau très tendu.
Le mouvement des talibans pakistanais a fait savoir en début de semaine qu’il comptait s’en prendre aux forces de sécurité pakistanaises et aux intérêts américains dans le pays.
Quant à l’armée, elle se prépare à lancer une grande offensive dans le Sud Waziristan, cette zone tribale frontalière de l’Afghanistan considérée comme un bastion pour les talibans et les combattants étrangers liés au réseau al-Qaïda.
Un commando très organisé
Les assaillants sont arrivés en fin de matinée dans une camionnette munie de plaques d’immatriculation militaires. Les passagers du véhicule lourdement armés, étaient vêtus d’uniformes. Stoppés à l’une des portes du quartier général de l’armée, certains des assaillants sont parvenus à s’enfuir après une fusillade qui a duré près de quarante minutes devant l’entrée du complexe militaire.
Dès la fin de la matinée l’armée assurait contrôler la situation, mais elle a manifestement été débordée par quelques-uns des membres du commando. L’attaque de samedi est symboliquement très forte. Les militants extrémistes qui mènent une guérilla dans tout le pays ont réussi à défier l’institution la plus puissante du Pakistan.