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ONU / Proche-Orient

Le rapport Goldstone adopté par le Conseil des droits de l'homme

par  RFI

Article publié le 17/10/2009 Dernière mise à jour le 17/10/2009 à 02:54 TU

Le Conseil des droits de l'homme des Nations unies a adopté vendredi une résolution approuvant le rapport du juge Goldstone sur les exactions commises pendant la guerre à Gaza. Au Proche-Orient, sans surprise, l'Autorité Palestinienne s'est félicitée de cette décision, tandis qu'Israël a vivement condamné le vote et la résolution qu'elle qualifie d'« injuste ». Aux Etats-Unis, c'est l'embarras qui prévaut.
Scène de rue dans Gaza détruite.( Photo :Mohammed Salem / Reuters )

Scène de rue dans Gaza détruite.
( Photo :Mohammed Salem / Reuters )

Il y a deux semaines, le Conseil des droits de l'homme des Nations unies décidait de reporter de six mois son vote sur le rapport de la commission Goldstone. Ce report avait provoqué une tempête chez les Palestiniens, reprochant à leurs dirigeants d'avoir fait preuve de faiblesse. L'Autorité palestinienne avait alors fait volte-face et demandé au Conseil de soumettre au vote les conclusion du juge Goldstone à l'occasion d'une session extraordinaire de l'institution onusienne.

Sans surprise, le document a donc été approuvé ce vendredi. Sur les 47 membres du conseil, 25 ont voté pour l'adoption du document, 6 ont voté contre, 11 se sont abstenus et 5 (dont la France) n'ont pas pris part au vote.

Ce vote renvoie le rapport devant l'Assemblée générale des Nations unies à New York et auprès de son secrétaire général Ban Ki-moon, qui devrait ensuite le transmettre au Conseil de sécurité.

Le rapport sur l'offensive de l'hiver dernier dans la Bande de Gaza demande aux deux parties, Israël et le Hamas, de mener des enquêtes indépendantes pour punir les responsables de crimes de guerre. En cas d'impossibilité d'enquêter dans les six mois, le rapport préconise la saisie du procureur de la Cour pénale internationale par le Conseil de sécurité de l'ONU. Mais dans ce cas de figure, difficile d'imaginer un autre scénario que celui du veto américain...


Les réactions au Proche-Orient

avec notre correspondante à Jerusalem, Catherine Monnet 

Le coup est rude pour Israël qui n'a eu de cesse d'essayer de torpiller le rapport Goldstone depuis sa publication. Aussi il a fallu un long moment, avant que le ministère israélien des Affaires étrangères ne diffuse un communiqué pour dénoncer une résolution « injuste » qui revient, d'après lui, à encourager « les organisations terroristes dans le monde entier » et à saper « la paix mondiale ». Un peu plus tôt, un autre communiqué, émanant cette fois du bureau du vice-Premier ministre, qualifiait le vote du Conseil des droits de l'Homme de « farce diplomatique » alors que l'Autorité palestinienne, au même moment, applaudissait la prestation et le vote du Conseil.

Pour le président Mahmoud Abbas, ce vote est même une bénédiction. Rarement depuis son accession au pouvoir, le chef de l'Autorité palestinienne, accusé d'avoir accepté dans un premier temps le report du vote de la résolution, n'avait suscité un telle vague de critiques, y compris dans son propre camp. Le vote de cette résolution va donc pouvoir mettre un terme au tollé général que le président Abbas avait lui-même soulevé dans les Territoires palestiniens avant de faire volte-face...

et les réactions aux Etats-Unis

Avec notre correspondante, Donaig Le Du

L’adoption du rapport Goldstone ne pouvait pas tomber à un plus mauvais moment. L’administration Obama, dont les mauvais rapports avec le gouvernement israélien ne sont plus à démontrer, tente en effet en vain, depuis plusieurs mois, de relancer le processus de paix. La colère provoquée en Israël par le vote du Conseil des droits de l’homme des Nations unies ne va évidemment rien arranger.

Les Etats-Unis ont voté contre, d’ailleurs, en qualifiant le texte de « déséquilibré » et d’« injuste » vis-à-vis d’Israël. Le porte-parole du département d’Etat a cru bon de préciser qu’il ne fallait pas confondre ce vote « non » avec une absence de préoccupation vis-à-vis des événements tragiques couverts par le rapport Goldstone. Il a affirmé aussi que l’adoption du rapport ne provoquait pas automatiquement, à son avis, une saisine du Conseil de sécurité.

Les membres du Conseil sont libres de décider de l’ordre du jour, a-t-il précisé, en refusant toutefois de dire si oui ou non les Etats-Unis envisageaient d’opposer leur veto à la discussion du texte par le Conseil de sécurité. Pour Washington, ce n'est peut être pas le moment de se fâcher, aussi, avec les Palestiniens.