Article publié le 19/10/2009 Dernière mise à jour le 19/10/2009 à 21:46 TU
Le président de la Commission des plaintes électorales, Grant Kippen, s'adresse à la presse à Kaboul, le 19 octobre 2009.
(Photo : Reuters)
Avec notre correspondant à Kaboul, Nicolas Bertrand
Les enquêteurs de la Commission des plaintes n’ont pas donné de résultats, car ce n’est pas à eux de le faire. Mais avec ce rapport, ils jettent un pavé dans la mare et obligent l’autre commission, la Commission électorale, à prendre en considération les vastes fraudes dans les résultats définitifs, dont l’annonce est reportée de jour en jour.
Ce rapport stipule deux décisions majeures. Premièrement, la Commission ordonne l’invalidation de 210 bureaux de vote où elle a trouvé des preuves claires et convaincantes de fraudes. Deuxièmement, elle ordonne qu’un pourcentage de votes accordé à chaque candidat soit annulé, également pour des raisons de fraude. Ces deux décisions vont maintenant devoir être appliquées par la Commission électorale, ce qui, d’après de nombreuses sources diplomatiques, est susceptible de faire perdre la majorité absolue à Hamid Karzaï, crédité de plus de 54% des suffrages au premier tour.
Cette information signifie aussi qu’au moins 250 000 bulletins de vote en faveur du président sortant ont été annulés pour fraude. Il serait aujourd’hui autour de 48% des voix. Légalement, un second tour devrait maintenant être organisé. Des négociations sont toujours en cours, mais l’issue reste incertaine.
Ce soir, l’ambassade de France recommande à ses ressortissants de limiter leurs déplacements et de faire preuve de prudence, par crainte de manifestations.
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