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Afghanistan / Présidentielle

Un second tour fixé au 7 novembre

Article publié le 20/10/2009 Dernière mise à jour le 20/10/2009 à 16:43 TU

Alors que les pays occidentaux réclament une annonce rapide des résultats, le président sortant Hamid Karzaï s'est engagé à respecter le processus constitutionnel.(Photo : Ahmad Masood/Reuters)

Alors que les pays occidentaux réclament une annonce rapide des résultats, le président sortant Hamid Karzaï s'est engagé à respecter le processus constitutionnel.
(Photo : Ahmad Masood/Reuters)

Le président sortant Hamid Karzaï et son ancien ministre des Affaires étrangères Abdullah Abdullah s'affronteront le 7 novembre lors du second tour de l'élection présidentielle afghane, rendu nécessaire après l'invalidation de nombreux suffrages suspects en faveur de Karzaï. La Commission électorale a annoncé ce mardi soir que les annulations de bulletins de vote frauduleux ont fait passer Hamid Karzaï, jusque-là crédité de 54,6% des voix selon des résultats provisoires, à 49,67%, donc sous le seuil des 50% nécessaires pour être élu au premier tour.

Avec notre correspondant à Kaboul, Nicolas Bertrand

Hamid Karzaï, le président sortant, tout en confirmant la tenue d'un second tour le 7 novembre, a salué l'annonce de la Commission indépendante électorale (IEC) en la qualifiant de « succès pour la démocratie ».

Hamid Karzaï y est en quelque sorte contraint depuis la publication lundi, du rapport de la Commission des plaintes. Ce rapport aurait dû rester confidentiel, mais la commission parrainée par l’ONU, a décidé de le publier justement pour faire pression sur le président sortant. On y lit que des preuves claires et convaincantes de fraudes ont été trouvées et donc que des centaines de milliers, peut-être un million de bulletins de vote ont été tout simplement annulés ce qui mathématiquement fait redescendre Hamid Karzaï sous la barre des 50%. Il perd la majorité absolue et ne récolter plus que 49,67% des suffrages. Un second tour face à son rival Abdullah Abdullah est donc  obligatoire.

Tout n’est pas réglé pour autant

Une série de paramètres entrent en jeu. Premièrement, les violences qui rendent toujours l’organisation d’un second tour très difficile dans le pays. Ensuite, l’hiver qui s’installe en Afghanistan et qui va rendre certaines régions tout à fait inaccessibles d’ici quelques jours.

Les deux rivaux Hamid Karzaï et Abdullah Abdullah pourraient être contraints de s’asseoir autour de la table et de négocier, peut-être de partager le pouvoir au sein d’un gouvernement d’union nationale. Des négociations qui pourraient encore prendre beaucoup de temps.

Abdullah Abdullah, sur un possible second tour

« Nous irons certainement vers un deuxième tour ; j’y suis préparé, parce que nous l’avions plus ou moins anticipé et j’y ai travaillé. »

20/10/2009 par Nicolas Vescovacci

Les Occidentaux réclament une annonce rapide des résultats

De notre correspondante à Washington, Donaig Le Du

 Hillary Clinton a parlé plusieurs fois ces derniers jours avec le président afghan sortant. La secrétaire d’Etat affirme qu’elle a bon espoir de voir la crise électorale se dénouer rapidement et de façon conforme à l’ordre constitutionnel. Mais lorsqu’elle dit s’attendre à une déclaration officielle de Hamid Karzaï dès mardi, on ne sait pas si elle a obtenu des assurances du président sortant, ou si elle tente de faire pression sur le régime de Kaboul.

La Maison Blanche, pour sa part, ne cesse de réaffirmer qu’il est indispensable d’avoir sur place un gouvernement crédible. Barack Obama ne prendra pas de décision quant à un éventuel envoi de troupes américaines en renfort à Kaboul, tant que la situation ne sera pas éclaircie sur le front électoral.

Les méchantes langues disent que cela lui permet de retarder une décision qui sera forcément impopulaire, soit auprès des militaires s’il ne leur accorde pas de renforts, soit auprès de l’opinion publique s’il décide d’en envoyer.

L’imbroglio de la situation politique en Afghanistan, les comptes rendus de fraude, de corruption et d’élections truquées, contribuent à semer le doute dans l’opinion publique américaine sur la nécessité d’envoyer des soldats américains se faire tuer en Afghanistan.

A lire aussi, sur le même sujet, la revue de presse des Amériques, de Sylvain Biville