par RFI
Article publié le 24/10/2009 Dernière mise à jour le 24/10/2009 à 05:36 TU
L'idée lui semblait bonne. Mouammar Kadhafi était prêt à inviter les forces vives guinéennes chez lui, à Tripoli, pour écouter leurs doléances. Une invitation confiée aux bons soins de son ambassadeur à Conakry. Il a été chargé par le guide libyen de recevoir la délégation de l'opposition.
Mais l'offre a été poliment déclinée par la délégation qui a réitéré sa confiance dans la médiation mandatée par la CEDEAO, et menée par le président Compaoré. Explications de Jean-Marie Doré, l'un des porte-parole des forces vives. « Ca ne serait pas cohérent de notre part d’avoir des rencontres avec deux médiateurs. L’un qui se désigne lui-même et l’autre qui a été désigné par la communauté africaine et internationale. Nous ne refusons pas à priori de rencontrer le président Kadhafi mais il ne faut pas que cela entre en concurrence avec la médiation du président Blaise Compaoré. »
Fait suffisamment rare pour être souligné, la junte du CNDD (Conseil national pour la démocratie et le développement) est sur la même ligne que l'opposition à ce sujet. Avec toute la diplomatie nécessaire, le conseiller spécial du président Dadis Camara, Idrissa Chérif, écarte lui aussi, la médiation libyenne. « Les relations entre le président Kadhafi et le président Dadis Camara sont des relations de père et de fils. Cela signifie que l’on prendra ses conseils mais nous nous en remettons à la sagesse du président Blaise Compaoré qui a été choisi. »
Le 2 novembre, Blaise Compaoré recevra les forces vives à Ouagadougou. Il n'y a pas de rencontre entre l'opposition et la junte au programme. Les Forces vives refusent de reprendre le dialogue avec le CNDD tant qu'un certain nombre de leurs exigences ne seront pas satisfaites.