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Etats-Unis

Un anniversaire au goût amer pour Barack Obama

Article publié le 04/11/2009 Dernière mise à jour le 04/11/2009 à 14:25 TU

 Barack Obama, Président des Etats-Unis.(Photo : Larry Downing/Reuters )

Barack Obama, Président des Etats-Unis.
(Photo : Larry Downing/Reuters )

Un an après l'élection de Barack Obama, le parti démocrate vient de subir deux défaites électorales. Plusieurs élections avaient lieu dans le pays, dont celles symboliques des gouverneurs de Virginie et du New Jersey, un état traditionnellement démocrate. Ce sont deux candidats républicains qui ont été élus. Un signal d'alerte.

Avec notre correspondante à Washington, Donaig Le Du

Il aurait pu rêver mieux, comme cadeau d’anniversaire Barack Obama. La Maison Blanche avait d'ailleurs un peu anticipé en effectuant depuis trois jours une vaste opération de rétropédalage, en expliquant que ces scrutins locaux n’avaient pas de valeur nationale. Mais ce n’est évidemment pas le ton des commentaires ici aujourd’hui.

On se souvient de l’immense émotion suscitée il y a un an par l’élection du premier président noir des Etats-Unis d’Amérique. Aujourd’hui il se passe une chose très simple, c’est que pour l’opinion publique américaine Barack Obama est un président comme les autres. Il a eu à gérer une crise économique terrible, et même si les choses vont un peu moins mal aujourd’hui le chômage est sur le point d’atteindre la barre psychologique des 10%.

Et puis il y a la réforme sur laquelle tout le monde l’attend, celle du système de santé, elle est toujours enlisée dans de laborieuses négociations au Congrès. L’un des ténors du parti démocrate a d’ailleurs déclaré hier soir que finalement ce ne serait pas si grave si elle n’était pas votée avant la fin de l’année. Mais ce ne serait pas très bon signe. Tout porte à croire en fait que les défaites électorales d’hier ne sont pas tant le résultat de la mobilisation exceptionnelle d’un parti républicain en fort mauvais état, mais plutôt d'une certaine lassitude ou d'une certaine impatience des démocrates.
 
Beaucoup de promesses aussi sur la scène internationale
 
Il apparaît que son élection a changé la perception que le monde a de l’Amérique car il a mis fin à cette espèce de suspicion de l’époque Bush. Mais on attend qu’il passe aux actes. Barack Obama avait promis de fermer Guantanamo dans un délai d'un an, or on sait aujourd’hui que ce ne sera pas possible. Ce n'est pas de sa faute, mais ce n'est pas techniquement possible.

Il avait promis d’avancer en Afghanistan, il a désormais face à lui une guerre de plus en plus meurtrière et un état-major qui le presse d’agir, d’envoyer sur place des renforts importants, qui le menace d’une défaite cinglante, voire d’un nouveau Vietnam.

Au Proche-Orient, force est de constater que le processus de paix n’a pas avancé. Les adversaires de Barack Obama commencent même à critiquer son « indécision ». Mais ceux qui le connaissent, ceux qui travaillent avec lui, disent que le président américain est en quelque sorte un animal à sang froid, quelqu’un qui se fixe des objectifs et prend le temps qu’il faut pour les atteindre, quelqu’un qui ne se laisse distraire ni par les sondages ni par les critiques.

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