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Exposition

Retour en grâce du peintre Champaigne

par Elisabeth Bouvet

Article publié le 09/07/2007 Dernière mise à jour le 09/07/2007 à 12:25 TU

Le sommeil d'Elie, vers 1656© Le Mans, musée de Tessé

Le sommeil d'Elie, vers 1656
© Le Mans, musée de Tessé

Le sommeil d’Elie, vers 1656. Ce chef-d’œuvre de l’art français du XVIIe siècle est actuellement présenté au Palais des Beaux-Arts de Lille dans le cadre de l’exposition Philippe de Champaigne, entre politique et dévotion, la première grande rétrospective jamais consacrée, depuis plus de cinquante ans, à ce peintre qui aujourd'hui encore, quatre siècles après sa naissance à Bruxelles en 1602, reste assez mal connu du public. La raison tient probablement, en partie, au choix des sujets qui empruntent pour l’essentiel à la religion. A la manière également de les traiter. Philippe de Champaigne refuse toute dramatisation, sa peinture n’en paraît, dès lors, que plus austère, plus sobre et dénouée de tout sentimentalisme. Ses liens avec le jansénisme sont d’ailleurs au cœur de son travail. A partir de 1646, le peintre travaille en étroite relation avec Port-Royal, la célèbre abbaye où, deux ans plus tard, il mettra ses filles en pension. En 1662, il exécute ce qui est considéré comme son chef-d’œuvre, l’Ex-Voto, pour la guérison miraculeuse de l’une de ses filles, toile qui illustre ce que l’on a appelé « L’Ecole Française de spiritualité ». Philippe de Champaigne ne fut pas néanmoins que l’illustrateur des jansénistes, travaillant aussi avec d’autres congrégations religieuses à l’instar des Chartreux.

Enfin, il eut de très royaux commanditaires. Dès 1628, soit 7 ans après son arrivée à Paris, le Flamand devient le peintre officiel de la reine Marie de Médicis, une faveur royale qui se poursuivra sous la seconde régence, Anne d’Autriche le sollicitant pour « décorer » plusieurs de ses résidences. Dépouillement, spiritualité, l’intellectuel Philippe de Champaigne a élaboré une palette chromatique qui répond à sa recherche d’un idéal  métaphysique et moral, comme en témoigne l'usage récurrent de ce bleu « céleste » qui irradie ses œuvres et devant lequel le visiteur demeure littéralement ébloui. Philippe de Champaigne, entre politique et dévotion, une exposition à voir jusqu’au 15 août.

Le Christ mort sur la Croix, vers 1655.© musée de peinture et de sculpture de Grenoble.

Le Christ mort sur la Croix, vers 1655.
© musée de peinture et de sculpture de Grenoble.

la Vanité ou Allégorie de la vie humaine, 1646.© Bulloz/ Le Mans, musée de Tessé

la Vanité ou Allégorie de la vie humaine, 1646.
© Bulloz/ Le Mans, musée de Tessé