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Cinéma

Brian de Palma plus fort que la censure

par Sophie Torlotin

Article publié le 31/08/2007 Dernière mise à jour le 31/08/2007 à 16:08 TU

© Copyright Jody Shapiro/ HDNet Films

© Copyright Jody Shapiro/ HDNet Films

L’événement de la journée à la Mostra, c’est la présentation en compétition de Redacted, le nouveau film de Brian de Palma. Dix-sept ans après Outrages, son film sur des crimes de guerre pendant la guerre du Vietnam, le réalisateur américain livre un film coup de poing sur la guerre en Irak.

Redacted désigne, en anglais, ce qui a dû être censuré (nettoyé des mots ou images gênantes).

L’intrigue est tristement classique pour un film dénonçant la guerre : des soldats désoeuvrés, basés à Samarra en Irak, violent une jeune fille de 15 ans, puis massacrent sa famille.

Un crime de guerre bien réel qui avait été largement couvert en son temps par les médias du monde entier.

Mais Brian de Palma innove en choisissant de raconter cette histoire à partir de supposés reportages professionnels ou amateurs : un journal intime vidéo d’un soldat américain, un documentaire français pontifiant, un reportage d’une journaliste arabophone, des séquences d’un site internet islamiste.

Autant de point de vue différents, subjectifs qui donnent l’illusion de la réalité la plus crue.

Brian de Palma questionne le rapport à la réalité et à la vérité avec une époustouflante maestria et il s’engage très clairement contre la guerre en Irak, présentée comme illégitime et meurtrière.

À la fin du film, des clichés, bien réels ceux-là, de morts civils irakiens sont projetés : enfants, femme enceinte, ainsi que l’adolescente suppliciée par les soldats américains.