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Cinéma

Un mythe est né

par Sophie Torlotin

Article publié le 03/09/2007 Dernière mise à jour le 03/09/2007 à 13:11 TU

La superstar qui attire tous les regards et objectifs des photographes, ce dimanche 2 septembre, c’est Brad Pitt, l’acteur et producteur d’un film en compétition : L’assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford.

Brad Pitt, producteur et acteur.(Photo : Warner Bros)

Brad Pitt, producteur et acteur.
(Photo : Warner Bros)


Ni biographie, ni vraiment western ou film de gangsters, ce long métrage s’attache aux relations complexes qui unissent Jesse James, célèbre hors-la-loi de la fin du XIXème siècle américain et son plus fidèle complice, Robert Ford, qui l’adule avant de le trahir.

La mise en scène est construite sur des effets de style : voix off, filtres, bords de l’image flous, photographies très léchées des grands espaces du Missouri, invitent le spectateur à s’interroger sur la construction du mythe Jesse James, devenu après sa mort, populaire, présenté comme un Robin des bois alors que la figure du traître, Robert Ford, tomba dans le déshonneur et l’oubli.

À ce titre, le choix de la superstar Brad Pitt pour interpréter le voleur mythique joue l’effet miroir.

C’est pourtant son partenaire dans le film qui crève l’écran : Casey Affleck campe un Robert Ford ambigu, complexe, et faible à souhait.

Réflexion poétique également sur la mythologie moderne américaine, le film remet en question la légende de Jesse James. Et au-delà, de l’Ouest américain. Ce n’est sans doute pas innocent si c’est un Néo-Zélandais, Andrew Dominik, qui signe ce long métrage languide, mélancolique, et non un réalisateur américain.