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Cinéma

Néo-réalisme à la française

par Sophie Torlotin

Article publié le 03/09/2007 Dernière mise à jour le 03/09/2007 à 13:32 TU

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Sept ans après avoir remporté le Lion d’or du premier film avec La faute à Voltaire, le réalisateur d’Abdellatif Kechiche est de retour à Venise. La graine et le mulet est son troisième film, après L’esquive qui l’a fait connaître au grand public. Un talent de directeur d'acteurs confirmé.

C’est une histoire simple, une histoire d’aujourd’hui : Slimane, un ouvrier maghrébin divorcé d’une soixantaine d’années, travaillant dans les chantiers navals du sud de la France, décide, à la faveur d’un licenciement, de réaliser le rêve de sa vie : ouvrir un restaurant de couscous au poisson sur un vieux bateau.

Le sujet pourrait se prêter à un énième film sur la réussite individuelle et le courage des petits, face à l’adversité.

Abdellatif Kechiche ne se limite pas, loin de là, à l’éloge de l’entraide et de la solidarité familiale. Il laisse entrer la vie lors de nombreuses digressions : longues scènes de repas en famille où affleurent les tensions, mais aussi les thèmes de la vie dans une communauté immigrée en France.

Sans que le trait ne soit jamais grossi, on touche du doigt le racisme ordinaire ou la condescendance de certains fonctionnaires.

Le réalisateur français d’origine tunisienne, qui a l’habitude de travailler avec des comédiens non-professionnels confirme son talent de directeur d’acteurs. Le film révèle notamment une jeune femme, Hafsia Herzi, impressionnante dans le rôle de la belle-fille énergique et décidée.

La graine et le mulet, au style quasi documentaire, fait penser aux films du néo-réalisme italien ou aux premiers opus de Ken Loach. On a vu pire comme références !