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Récréation

Indiana Jones pour le plaisir

par Elisabeth Bouvet

Article publié le 18/05/2008 Dernière mise à jour le 18/05/2008 à 21:19 TU

(Photo : Elisabeth Bouvet/ RFI)

(Photo : Elisabeth Bouvet/ RFI)

Nombreux sont sans doute les réalisateurs parmi les 22 en compétition qui rêvent d’un accueil tel que celui réservé à Indiana Jones, le retour. Il faut dire que dix-neuf ans d’attente, c’est ce qui s’appelle savoir se faire désirer. On passera sur la bousculade à l’entrée de la salle Lumière à l’heure de l’unique projection de presse de Indiana Jones et le royaume du crâne de cristal pour ne retenir que l’arrivée sous les cris et les vivats de l’acteur Harrison Ford accompagné, entre autres, de l’actrice Cate Blanchett, du réalisateur Steven Spielberg et du producteur George Lucas, en salle de conférence. Une ovation, la première depuis le début de cette 61e édition, qui en dit long sur l‘hystérie ambiante.

(Photo : Elisabeth Bouvet/ RFI)

(Photo : Elisabeth Bouvet/ RFI)

D’ailleurs, ils sont tous là ou presque. 9 membres de l’équipe du film ont fait le déplacement. Une mobilisation à la hauteur de ce coup médiatique : présenter en avant-première mondiale ce quatrième volet des aventures d’Indy, vingt-sept ans après Les Aventuriers de l’arche perdue qui lança la série en 1981 et dix-neuf donc après le troisième tome de la saga, La dernière Croisade. Cet « Indiana Jones IV » abandonne les années 30 qui ont servi de décor aux précédents épisodes pour nous parachuter dans les années 50, ce qui nous vaut de savoureux  clins d’œil tant à l’American way of life qu’aux séries télévisées style Les jours heureux sans oublier la Guerre froide aux accents russes ressuscitée pour l’occasion. Pour cette raison d'ailleurs, tout le début du film est, disons-le, nettement plus enthousiasmant que la dernière heure qui perd en humour ce qu'elle gagne (?) en muscles et autres pirouettes.

© Paramount Pictures France

© Paramount Pictures France

Rien que de très ludique donc, à l’image des pics que le héros, qui s’est effectivement fait quelques cheveux blancs depuis sa dernière apparition, se prend régulièrement sur son (grand) âge. Jusqu’au moment du moins, où troquant son costume de professeur d’université, il revêt ses habits d’archéologue de terrain, chapeau et fouet compris. Et là, métamorphose, c’est bien au retour d’Indy que nous assistons avec son lot de situations impossibles, de bêtes sauvages repoussantes, de courses-poursuites à perdre haleine… Et même épaulé par ce fils qu’il se découvre à la faveur de cette nouvelle quête, et même à 65 ans, Indiana Jones a encore de la ressource quand il s’agit de disputer à une scientifique russe le crâne de cristal d’Akator, une relique précolombienne qui a un lien avec les extraterrestres. De ce point de vue, contrat rempli.

Et c’est du reste bien ainsi que ce retour, une idée de George Lucas longtemps différée par Steven Spielberg, a été conçu : « Nous avons fait ce film pour donner de la joie pure au public et vous donner un bon coup de pied dans les fesses », a déclaré Harrison Ford avant que Steven Spielberg, qui n’était pas venu à Cannes depuis 1982 et la projection de E.T, n’ajoute qu’« il était content d’appartenir à la vieille école, celle qui respecte le public et réalise des films d’aventure où le spectateur sait toujours où il en est ». En l'occurrence au mariage d’Indiana Jones avec son premier (et unique) amour, Marion, rencontrée en cherchant l’Arche perdue. « Que de temps perdu dans cette vie à attendre », le mot de la fin d’un film dont la projection tenait  effectivement de la « madeleine » de Proust tant pour le spectateur que pour Indy, visiblement…  

© Paramount Pictures France

© Paramount Pictures France

Patience, patience...La sortie mondiale du film est prévue pour le 21 mai.