par Elisabeth Bouvet
Article publié le 29/08/2008 Dernière mise à jour le 29/08/2008 à 11:48 TU
Comment décrypter une image ? Pour espérer trouver une réponse à cette question, une seule adresse : Perpignan, où se tient depuis 1989, le Festival international du photojournalisme baptisé Visa pour l’image. Chaque année depuis 1989, cette manifestation tente d’apporter au public des clés pour mieux comprendre les événements qui font l’actualité. Y compris l’actualité chaude, au risque - et c’est déjà arrivé par le passé – de bouleverser le programme. Cette édition 2008, qui s’ouvre le 30 août, a beau fêter ses vingt ans, pas question de déroger à la règle, comme l’explique Jean-François Leroy, le directeur général et fondateur de Visa pour l’image qui revient d’abord sur l’acte de naissance...
«L'idée était de faire un festival photo complètement dédié au photo journalisme, il n'y en avait pas ! »
Perpignan qui devient, l’espace de deux semaines, le point de convergence des plus grands photographes du monde entier, ce n’est pas qu’une formule. L’an passé, 3 500 professionnels ont fait le déplacement ainsi que 260 agences venues de 63 pays. Quant aux diverses expositions, elles ont enregistré plus de 180 000 entrées. Même si Visa pour l’image vit au rythme de l’actualité, le festival se bâtit, quoi qu’il advienne, autour de 3 axes…
«Visa pour l'image, c'est la découverte de jeunes talents, la confirmation de photographes confirmés et la redécouverte de gens formidables.»
Bouleversé peut-être pas, mais permis à de jeunes talents de se faire connaître, très certainement. De ce point de vue, mission accomplie pour Visa pour l’image. Et d’ailleurs quand on demande à Jean-François Leroy si les vingt années écoulées ont apporté leur lot de découvertes, la liste, sans être du tout exhaustive, fait déjà son petit effet….
«Un photographe qui est exposé à "Visa" va être vu par les plus grands directeurs de la photo du monde.»
Autre atout non négligeable, le cadre. Certes, la venue de Visa pour l’image à Perpignan tient du plus pur hasard mais comme le souligne le directeur général du festival, « on s’est rencontré, on s’est aimé ». Et de fait, la préfecture des Pyrénées-Orientales offre un panel de lieux historiques qui constituent autant de joyaux architecturaux où les images exposées, les débats proposés et les projections programmées prennent toute leur ampleur…
«On a la chance d'être l'événement phare de Perpignan.»
Seul regret pour Jean-François Leroy : l’absence d’une structure pérenne même si, cette année, et pour la deuxième fois consécutive, le festival joue les prolongations le temps d’une troisième semaine, exclusivement réservée aux scolaires de la région Roussillon. Et en présence d’un certain nombre de photographes invités qui « apprendront aux mômes à entrer dans une photo ». Histoire de renforcer ce volet éducatif si cher au directeur général, et sans doute aussi, de faire de Perpignan, cette terre d’accueil, un îlot de résistance contre la tendance actuelle à biffer les sujets d’actualité. Un petit côté « Jurassic Park » complètement assumé, voire revendiqué, par le fondateur de Visa pour l’image.