Rechercher

/ languages

Choisir langue
 

Littérature

Trois questions à Enis Batur et Fatos Kongoli

par Tirthankar Chanda

Article publié le 06/11/2008 Dernière mise à jour le 06/11/2008 à 15:08 TU

Romancier albanais, Fatos Kongoli a été professseur de mathématiques, éditeur et journaliste. La vie dans une boîte d’allumettes (éd. Rivages, 2008) est son dernier roman traduit en français. Romancier, poète et essayiste, Enis Batur est, quant à lui, une figure incontourble de la vie littéraire turque contemporaine. D’autres chemins (éd. Actes Sud, 2008) est son dernier livre traduit en français. 

Fatos Kongoli© John Foley

Fatos Kongoli
© John Foley

Tirthankar Chanda : Vous étiez déjà l’invité des Belles Etrangères en 1998 lorsque celles-ci étaient conscrées à la littérature albanaise. Quel souvenir gardez-vous de ce premier passage ?

Fatos Kongoli : Un souvenir inoubliable car j’ai pu alors voyager pour la première fois à travers toute la France. Je suis allé à Paris, à Bordeaux... Je me souviens parmi le public que j’ai pu rencontrer à cette occasion, il y avait de nombreux poètes et écrivains. C’était aussi le moment choisi par mon éditeur les Editions Rivages pour publier mon second roman. Bref, ce voyage m’avait profondément impressionné.

T. C : Quel regard portez-vous sur la littérature de votre pays ?

F. K : Comme je ne suis ni critique littéraire, ni historien de la littérature albanaise, il m’est difficile de répondre à cette question. En tant que pratiquant et observateur de cette littérature, je vous répondrais tout simplement que je suis frappé tous les jours par la très grande originalité des oeuvres qui la constituent. 

T.C : Pourquoi écrivez-vous ?

F.K :Franchement, je ne sais pas pourquoi j’écris. Un écrivain, je ne sais plus qui, à qui on avait posé la même question, avait répondu: « J’écris parce que je ne peux pas ne pas écrire. » Cette réponse me convient parfaitement.

Romancier, poète et essayiste, Enis Batur est, quant à lui, une figure incontourble de la vie littéraire turque contemporaine. D’autres chemins (éd. Actes Sud, 2008) est son dernier livre traduit en français. 

DR

DR

T.C : Vous étiez déjà l’invité des Belles Etrangères en 1993 lorsque celles-ci étaient conscrées à la littérature turque. Quel souvenir gardez-vous de ce premier passage ?

Enis Batur : J’ai effectivement participé à l’édition 1993 des Belles Etrangères. Mais je me sentais comme un fantôme car aucun de mes livres n’avait encore été traduit en français. Chaque fois je prenais la parole devant le public, à Paris, à Blois ou à Poitiers, j’avais l’impression de parler dans le vide. Je ne dirais pas que ce fut un voyage décevant, mais certainement déprimant pour moi. Quinze ans après, avec huit titres parus en français, je suis heureux de revenir en France. Tout compte fait, les Belles Etrangères 1993 furent un moment important, un début.

T. C : Quel regard portez-vous sur la littérature de votre pays ?

E. B : Sa diversité et son ancrage dans une longue tradition, sont les deux principales forces de la littérature turque. Ces aspects sont souvent méconnus à l’étranger. Je fais confiance aux éditeurs et aux traducteurs pour faire mieux connaître en France la littérature de mon pays.

T. C : Pourquoi écrivez-vous ?

E. B : J’écris pour ralentir la chute perpétuelle dans le vide.