par Elisabeth Bouvet
Article publié le 22/12/2008 Dernière mise à jour le 22/12/2008 à 18:10 TU
Michka, conte de Marie Colmont, dessins de F. Rojankovsky.
Paris, Flammarion, « Albums du Père Castor », 1941.
Bnf, département des Estampes et de la photographie.
© Flammarion
« Avec cette exposition, on a voulu d’une part porter à la connaissance du public la richesse de notre collection, et d’autre part montrer le lien entre les générations, comme une sorte de pérennité, de continuité. Il suffit d’un mot, d’une image et les souvenirs remontent, ces livres font partie de notre vie », explique Carine Picaud, l’une des commissaires de l’exposition. Le parcours s’articule autour de trois parties, en fait les trois âges de l’enfance matérialisés, symbolisés par trois couleurs. Le bleu pour la toute petite enfance qui court jusqu’à l’âge de 7 ans : « C’est l’enfant qui appréhende le monde ». On y croise les livres-doudou, les livres de couleurs puis Babar, Bambi et l’ourson Michka, entre autres vedettes de cet âge dit tendre. Et nul besoin de faire à peine 1m sous la toise pour savourer les dessins de Jean de Brunhoff, l’illustrateur des aventures de Babar.
Suit le vert pour les 8-12 ans, qui nous mène donc aux portes de l’adolescence : « C’est le moment où l’enfant se plonge dans les livres d’aventure, de fantaisie, connait ses premiers frissons avec les romans policiers, c’est également le temps des livres qui traitent de l’amitié, des premiers émois amoureux. On quitte aussi le monde imaginaire pour le réel avec toute une série de livres documentaires sur la faune, etc ». Une phase dite d’apprentissage qui offre au visiteur le plaisir de découvrir un manuscrit de Vingt mille lieues sous les mers de Jules Verne, de revoir quelques ouvrages publiés par le fameux éditeur Hetzel dont un exemplaire de L’île aux trésors de Stevenson datant de 1885. Egalement exposées, certaines de ses revues qui, d’une semaine sur l’autre, tenaient toute la jeunesse en haleine que l’on songe à Pif le chien, au Journal de Mickey ou encore à La semaine de Suzette sans oublier Bécassine.
Vient le moment de passer du vert à l’orange, couleur qui nous éloigne des enfants « pour aborder la question du regard de l’adulte sur l’enfant, il s’agit là des livres dits de formation ou d’ouvrages qui proposent des modèles de vie s’inspirant d’hommes illustres, personnalités politiques ou sportives ». C’est dans ce décor que l’on tombe en arrêt devant l’ouvrage de Fénelon précédemment cité, que l’on relit les heures de gloire de Napoléon le grand ou que l’on fait connaissance avec Michel le Savoyard considéré en 1853 comme un modèle de probité.
Au centre de ce dispositif tricolore, et présenté un peu comme une lanterne magique, les commissaires de l’exposition ont réuni quelques-unes des figures incontournables de nos jeunesses, de celles qui ont laissé des traces impérissables chez chacun d’entre nous et qui même passent les modes et les époques sans perdre de leur aura. On reconnait bien sûr Harry Potter, qui durant dix ans a amené des millions de petits - et pas seulement ! - à la lecture, Babar évidemment, le Petit Prince, Alice, Sophie ou encore Goldorak. Une ronde des souvenirs, histoire de donner l'irrépressible envie de gagner le dernier espace de l’exposition : une sorte de bibliothèque où des dizaines de livres sont rangés. Il n’y a plus qu’à tendre la main et se laisser retomber en enfance !
Babar, Harry Potter et Compagnie. livres d'enfants d'hier et d'aujourd'hui, une exposition à voir jusqu'au 11 avril à la BnF.
kézako