par Bartholomé Girard
Article publié le 05/03/2009 Dernière mise à jour le 09/03/2009 à 10:03 TU
Le Petit Nicolas, Bouillon, Clotaire, Alceste et les autres ont élu domicile pour deux mois à l’Hôtel de ville, jusqu’au 7 mai. Dès l’entrée, un texte pour prendre la mesure de l’évènement : 150 dessins originaux de Jean-Jacques Sempé exposés aux côtés de manuscrits de René Goscinny, pour la première fois accessibles au grand public. Mais au-delà des encres de chine, aquarelles et extraits de textes qui abondent sur les murs rouges et gris du salon d’accueil de la Mairie de Paris, occasion savoureuse de (re)découvrir certains épisodes de l’inénarrable Nicolas, l’exposition vaut surtout pour le dévoilement des rouages de la création de ses aventures, et le récit de la complicité entre ses deux auteurs.
« Un jour, j’ai rencontré René Goscinny qui venait de débarquer des Etats-Unis, ce qui m’impressionnait beaucoup. On est devenus copains tout de suite », résume simplement Sempé. Dans les années 1950, l’écrivain et le dessinateur se lient d’une amitié indéfectible. Puis vient l’idée de raconter les histoires d’un petit garçon malicieux en culottes courtes : « Tu sais, ce qui serait bien, c’est que tu écrives les contes sur le Petit Nicolas, et je les illustrerai » dit Sempé à son « copain ». Avec, comme source d’inspiration, leurs enfances respectives, à Buenos Aires pour Goscinny et à Bordeaux pour Sempé. Suivra le succès que l’on connaît, toujours d’actualité un demi-siècle plus tard.
Alors que Nicolas se balade de mur en mur dans les trois salles qui accueillent l’exposition, le regard du visiteur se porte sur des vitrines alignées au centre des salles, qui fourmillent d’objets de valeur : la machine à écrire – une Royal Keystone – qu’utilisait Goscinny pour taper l’intégrale des péripéties du héros enfantin (mais également de Lucky Luke et Astérix !), la planche à dessin de Sempé, des photographies des deux artistes (en grimaces !), des exemplaires de journaux où ont été publiées les aventures du Petit Nicolas... L’image d’Epinal du Petit Nicolas, qui fleure bon la baguette de pain et le béret, a séduit au-delà des frontières hexagonales, en témoigne un couloir entier dédié aux couvertures des récits, traduits dans le monde entier depuis 50 ans. Alors qu’un atelier de dessin est proposé pour les enfants qui souhaiteraient ardemment dessiner leur école (!), la dernière salle de l’exposition, la plus grande, révèle des images du film qui sortira à l’automne sur nos écrans, ainsi que de la série animée programmée sur M6, la 6e chaîne de télévision française, à la rentrée, soit 52 épisodes de 13 minutes chacun. Aux côtés des écrans, un guichet pour encaisser les piles de livres et produits dérivés qui se videront tout au long des deux mois que dure l’évènement. Petit Nicolas, mais gros coup marketing.