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Cinéma

La vague italienne ou le temps des reprises

par Elisabeth Bouvet

Article publié le 23/06/2009 Dernière mise à jour le 25/06/2009 à 13:09 TU

© Carlotta Films

© Carlotta Films

Qui dit été, dit retour sur les écrans de la capitale des grands classiques italiens. Et cette année encore, la vague tiendra de la déferlante avec, entre autres, le retour des Monstres et du Fanfaron deux films parmi les plus connus de Dino Risi, disparu en juin 2008, sans oublier, dans la même veine, Ces messieurs dames de Pietro Germi que le dernier Festival de Cannes a d'ailleurs projeté en mai dans sa section dédiée aux films restaurés, et bien sûr le très beau film d’Ettore Scola, Une journée particulière, déjà visible dans deux salles parisiennes. En attendant la reprise des trois premiers longs métrages de Nanni Moretti !  

Sur la carte de la capitale, les couleurs italiennes flottent avec une assiduité qui ne s’affadit pas d’une année sur l’autre. C’est même tout le contraire. Depuis les sorties successives de La fille à la valise (1960), d’Eté violent (1959) et de Journal intime (1962), trois films qui ont permis de redécouvrir le cinéaste Valerio Zurlini, puis du Jardin des Finzi-Contini (1971) de Vittorio de Sica - au demeurant, toujours à l’affiche à Paris et qui se verra bientôt couplé à La Ciociara (1960) dont une nouvelle sortie est prévue pour le 15 juillet prochain -, l’été ne se passe plus désormais sans un détour par l’Italie.   

Si comme l’an passé, l’Institut culturel italien a repris début juin son festival du film documentaire, occasion de découvrir tout un pan d’une production souvent mal distribuée - voire d’offrir à un des films présentés l’opportunité de se faire repérer -, il a également amorcé l’hommage que Paris rendra durant tout l’été à Dino Risi, disparu il y a un an, le 7 juin 2008. A l’Institut, la projection le 4 juin du documentaire consacré au réalisateur des Monstres, Una bella vacanza. Buon compleanno Dino Risi (« Une belle vacance. Bon anniversaire Dino Risi ») de Francesca Molteni et Fabrizio Corallo, lançait la saison spécialement dédiée au maître de la comédie à l’italienne.

Les Monstres de Dino Risi.© Solaris Distribution

Les Monstres de Dino Risi.
© Solaris Distribution

Ce mercredi 24 juin, sortent en copies restaurées deux des films parmi les plus connus de l’ancien étudiant de médecine : Le Fanfaron (1962) et Les Monstres (1963, qui donneront lieu à deux suites), deux réalisations où l’on retrouve l’acteur-fétiche de Dino Risi, Vittorio Gassman en latin lover, hâbleur et flambeur, dans le premier ; en individu veule quel que soit le personnage campé dans le second qui se présente comme un film à sketches, autre spécialité transalpine comme l’illustrera bientôt Ces messieurs dames (1965), le film de Pietro Germi (1914-1974), formidable et féroce satire d’un groupe d’amis, dans une ville de province, Trévise, entre cancans et trahisons. Palme d’or au Festival de Cannes en 1966, cette comédie grinçante sera de nouveau visible à partir du 29 juillet. Pietro Germi par deux fois honoré puisque le 8 juillet, son hilarant Divorce à l’italienne (1962) reprend également le chemin des salles françaises.

Deux films chacun… L’arithmétique réservée, semble-t-il, aux cinéastes italiens retenus pour égayer la période estivale, propice à ce genre d’hommages voire d’exhumations. Quoi qu’il en soit, Ettore Scola, bien vivant lui, verra successivement deux de ses longs-métrages reprendre des couleurs. Après la redécouverte il y a deux ans de Nous nous sommes tant aimés (1974), Affreux, sales et méchants (1976) reprend du service à partir du 8 juillet tandis que les Parisiens peuvent d’ores et déjà retourner voir, dans un registre non plus férocement humoristique mais mélodramatique et engagé - l’autre versant essentiel de cet âge d’or du cinéma italien -, Une journée particulière, sans doute l’un des plus beaux films du cinéaste romain, et par son sujet (en ligne de mire, le fascisme) et par ses acteurs, Sophia Loren et Marcello Mastroianni, au sommet de leur (7e) art.

Marcello Mastroianni et Sophia Loren dans <em>Une Journée Particulière</em> d'Ettore Scola.Distribué par Les Acacias

Marcello Mastroianni et Sophia Loren dans Une Journée Particulière d'Ettore Scola.
Distribué par Les Acacias


Enfin, et c'est un festival à lui tout seul, Nanni Moretti animera la fin du mois de juillet avec les sorties le 22 de ce mois de ses trois premiers films, Je suis un autarcique, Ecce Bombo et Sogni d'oro, le tout enrubanné d'un programme de courts métrages et de documentaires. Bref, si à la rentrée, vous ne parlez pas couramment italien, c'est que vous aurez préféré compter les nuages.