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Visa pour l'Image 2009

La vie en noir et blanc de Nadia

par Marion Urban

Article publié le 05/09/2009 Dernière mise à jour le 05/09/2009 à 23:22 TU

Nadia Ouarga, 32 ans, est la tireuse attitrée de nombreux photographes amoureux de l'argentique, au laboratoire Dupon, à Paris. Pour elle, le noir et blanc abolit la notion du temps et constitue la plus belle palette des nuances de la vie.



C'est le hasard qui a fait entrer Nadia Ouarga dans la chambre noire. Pour que l'atelier photos puisse exister dans son école, une amie recrutait des candidats. Nadia, alors âgée de 16 ans hésite mais pas longtemps. L'alchimie du laboratoire agit sur elle. Elle quitte sa ville de Pithiviers pour entrer en apprentissage à Paris, au laboratoire de La Chambre noire. Elle débute par la retouche photo au pinceau à encre, puis passe au développement des pellicules. «J'y passais mes jours et mes nuits. On ne pouvait pas m'arrêter».

Nadia achève son apprentissage puis est recrutée par le laboratoire Dupon en 2000. Elle entraîne avec elle une dizaine de photographes de renom : Eric Dexheimer, Raymond Depardon et les pointures de Magnum Photos... Car la relation entre le métier de photographe et de tireur ressemble à celle des compositeurs et des musiciens. Quand on en tient un bon, qui joue correctement la partition, on ne le lâche pas.
«Le travail avec le photographe c'est un travail en couple. On reste fidèle l'un à l'autre. C'est tellement long à apprendre à bien se comprendre, à bien interprèter l'idée de l'autre !»

Chez Dupon, c'est le haut de gamme de la photographie, avec une tradition bien ancrée : l'argentique, sérieusement menacée par le numérique et l'impression à jet d'encre moins dispendieux pour les photographes.

«Le numérique a tué la relation avec le photographe» remarque le directeur Jean-François Camp. «Auparavant, on travaillait de 8h à 22h et 7 jours sur 7. On développait près de 800 pellicules par jour. Ca discutait, il y avait de l'ambiance. Maintenant, cela se passe sur ordinateur».  La révolution technologique n'a pas que fait des dégâts sur l'ambiance : sur la centaine d'employés que comptait le laboratoire de Nadia, la moitié a été licenciée cette année.

Le tirage photo

C'est le transfert de l'image sur la pellicule sur du papier.
. Le film est traversé par un rayon de lumière et frappe le papier. Cette exposition à la lumière est la partie la plus créative sur le plan artistique.
. Le papier est plongé dans un bain de révélateur afin que l'image apparaisse.
. Le papier est rinçé dans un bain d'acide pour arrêter la réaction de développement.
. Le papier est fixé. On peut encore faire quelques modifications à cette étape.
. Le papier est lavé à l'eau courante.
. Le retoucheur corrige les derniers détails

Voir aussi

© Zalmaï.