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Visa pour l'Image 2009

Ombres et lumières : Eugene Richards et Viktor Drachev

Article publié le 06/09/2009 Dernière mise à jour le 06/09/2009 à 02:23 TU

Viktor Drachev a l'obturateur malicieux. Ses photos saisissent l'instant d'un rire, l'ironie d'une scène et quelquefois son ambigüité. Originaire de Bélarus, il a fait toutes ses classes dans l'ancienne Union des républiques socialistes soviétiques.
© RFI
Viktor Drachev, 52 ans, serait facétieux à son corps défendant. «Je n'ai pas une façon de prendre des photos particulières. Je fais des photos comme tous les photographes !»

Un petit chien, vêtu d'un manteau de laine rouge, défile au pas devant une rangée de bottines rouges «il y avait des danseuses d'un groupe folklorique qui attendaient de danser. L'une d'entre elles avait amené son petit chien. Je l'ai pris avec un téléobjectif...». Des pommes de terre en lévitation au-dessus d'un pick up sur toute la largeur de la photo : «Des militaires ramassaient des patates. Je me suis installé à l'avant du véhicule, face à l'un d'entre eux qui vidait son seau de patates à la volée dans le camion. Les autres soldats sont sur le côté, on ne les voit pas mais ils ont lancé leurs chargements au même moment. D'où cet effet "panoramique"». Ici, la jupe virevoltante d'une jeune femme en train de danser avec un vétéran de l'armée soviétique. Une femme enceinte en maillot de bain s'aspergeant d'eau en plein hiver. «C'est religieux, c'est traditionnel !» A écouter le photographe, tout se fait naturellement et lui, ne fait que son travail.

De la natation à la photographie

Viktor avait entamé une carrière de nageur de haut niveau au sein de l'équipe nationale biélorusse mais elle s'interrompt en plein vol, à 16 ans, en raison d'une maladie pulmonaire. Son père lui offre un appareil photo qui, peu de temps après, téléphone au directeur du stade de Minsk. Viktor va apprendre à photographier tous les sportifs qui participeront à des rencontres.

Le jeune homme voulait être géographe pour voyager mais il se rend compte que la photographie peut avoir les mêmes effets. Il rejoint la faculté de journalisme de Minsk. Trois ans plus tard, il est engagé dans le plus grand journal de l'Union soviétique «une diffusion à 11 millions d'exemplaires» souligne fièrement Viktor, «le journal qui concentre toute l'élite du journalisme de l'Est : Komsomolskaya Pravda».

Après la chute du mur de Berlin, l'un de ses collègues l'entraîne à l'European Press Agency (EPA) dont l'AFP détient aujourd'hui 45% du capital.

Lors d'une fête de village, une femme âgée fait semblant d'être saoule.Viktor Drachev/AFP

Lors d'une fête de village, une femme âgée fait semblant d'être saoule.
Viktor Drachev/AFP



Ce vendredi, il est arrivé dans un tourbillon à l'étage de son exposition au Couvent des Minimes de Visa pour l'Image. Deux tours sur lui-même, et il a déjà pris 3 photos. Légitime fierté ? Non. Il veut simplement montrer le monde qui se presse dans toutes ces expositions de photos. «Jamais, on ne voit ça à Minsk !» s'étonne le photographe qui met pour la première fois les pieds en France. Et parce qu'il souhaite associer tous ses amis journalistes et photographes au plaisir d'être ici, il insiste pour qu'ils soient cités dans son portrait pour le site de rfi. Dont acte. Vassili Karneiev, Mladen Antonov, Juri Kadobnov et Aleksander Nemenov.

Eugene Richards

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© Zalmaï.