(MFI) Attendue depuis des mois, ladaptation cinmatographique de la clbre srie amricaine Miami Vice arrive sur les crans mondiaux. Ralis par Michael Mann, ce remake a pour ttes daffiches Colin Farrel et Jamie Foxx (qui partageait avec Tom Cruise la vedette de Collateral, prcdent opus de Mann), qui joueront en lieu et place du tandem dsormais mythique Don Johnson-Philip Michael Thomas.
Quattendre de ce remake ? On sait depuis longtemps que la capacit de recyclage des vieilles recettes qui marchent na jamais t prise en dfaut Hollywood. De mme, sa fascination pour le monde de la pgre, avec une mention toute particulire pour les inversions de rles : malfrats traqus par leur ancienne famille ou flics en mission undercover chez les truands. Cest la deuxime option que choisit Miami Vice. Pendant deux heures et quart, le film reprend et dveloppe les thmes rcurrents de la srie originale : Sonny Crockett et Ricardo Tubbs prennent contact avec le chef dun cartel de la drogue colombien. Deux agents fdraux et la famille dun informateur ont t sauvagement tus, et les deux partenaires sont chargs de comprendre do provient la fuite, dans laquelle une organisation nonazie nomme Fraternit Aryenne semble jouer un rle majeur. A cette premire orientation qui comprend les suspects habituels : routes poussireuses conduisant aux entrepts o les barons de la drogue ngocient leurs deals juteux, planques semi-abandonnes au bord de plages toujours somptueuses, etc. vient sadjoindre une seconde ligne, plus sentimentale. Depuis toujours, on sait Michael Mann fascin par les familles : familles vritables, comme celle du docteur Wigand (Russell Crowe) dans Rvlations, dans laquelle lirrductible journaliste Bergman (Al Pacino) viendra semer le dsarroi. Celle que Vincent Hanna, linspecteur survolt de Heat, semblait bien incapable de conserver, ou celle dont rve le cerveau de la bande de gangsters (Robert De Niro), lorsquil fait sa petite amie la promesse de tout quitter pour partir sinstaller en Nouvelle Zlande. Toutes singulires, mais galement voues une fin tragique. Au finale, la seule famille dont on peut se prvaloir reste celle du gang : solidarit entre gangsters (Heat, toujours, o De Niro nhsite pas faire une planque pour surprendre avec son amant la femme de son coquipier et lui administrer sa morale trs muscle. Dans Miami Vice, srie conue dans les annes 1980, la famille nest pas un vain mot et le milieu de la drogue obit des codes au moins aussi stricts que ceux des policiers. Si ladaptation a rendu ncessaire un petit brushing technologique, il nen reste pas moins que ce schma perdure : ici, peu de trahisons, la toute puissance du profit faisant des barons de la drogue des hommes daffaires aux mthodes peine plus violentes que celles de traders classiques. Ainsi de lhistoire damour qui se noue entre le flic Crockett et Isabella, bras droit de Montoya, lun des plus grands criminels dAmrique latine : dcouvrant le pot aux roses, son coquipier ladmoneste svrement, jetant in fine un bien sr, elle pourrait devenir un trs bon directeur financier . Dans Miami Vice, film des annes 2000, fusillades et explosions ont laiss la place aux ngociations par cellulaire. Dsormais, les gangsters portent tailleur et attach-case : au conseil dadministration dune multinationale, ils ne dpareraient pas.
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