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20/04/2007
Chronique Musique

Salif Keita, le dfenseur du patrimoine

(MFI) La voix dor du Mali a dsormais une double casquette, celle de producteur et de chanteur. En effet, Salif Keita vient de relancer son propre label Wanda Records, en veilleuse depuis 1991. Soutenue par la major compagnie Vivendi-Universal et lUnesco, cette structure va permettre de mettre en lumire le patrimoine musical malien, qui est une vritable mine. Un dfi quand on connat le mal que fait la piraterie endmique en Afrique pour les chanteurs. Mais le griot de Djoliba (son village natal) semble rester confiant : Ce partenariat est capital, car il va aussi faciliter le fonctionnement de mon studio denregistrement Bamako, o je vais notamment mettre en place des sessions de formations dingnieurs du son. Voulant uvrer pour lensemble de la filire musicale, lartiste met sa notorit au service des autres. Pour commencer, trois rfrences de son catalogue viennent de sortir simultanment. Leur particularit : reflter les diffrents styles des traditions mandingues. Originaire de Bankounmana, un village proche du fleuve Niger, Sina Sinayoko, avec son album titr Boula, traduit lart musical des chasseurs malinks avec le donso simbi (lanctre de la kora), un genre trs ancien encore peu connu. Pour sa part, le trs jeune Ibrahim Nabo est un Songha du Nord du Mali. Sa singularit consiste saccompagner avec un gaasu, une simple calebasse martele du poing comme en tmoigne Dounia : un disque qui se prsente comme un recueil de petites fables donnant un clairage sur la ralit africaine. Enfin la troisime production de la maison de disque de Salif Keita, Baba, est signe Adama Coulibaly. Un patronyme prestigieux qui remonte au royaume bambara de Sgou au XVIIIe sicle. Cet artiste est considr comme le joueur de simbi (luth six cordes) dans la rgion du Wassoulou. Reste souhaiter que ces premires parutions de Wanda Records ne soient quun dbut

Toma Sidib, le ngre blanc de Bamako

(MFI) Depuis dix-sept ans, Toma Sidib fait des allers-retours entre la France et lAfrique. Trs sensibilis aux problmes dmigration, il en a fait son sujet de prdilection sur son dernier album, Matin dexil (Production spciales). A travers le personnage dHammady, un jeune Peul qui migre du Mali vers Paris, je raconte les espoirs et les dsillusions dun immigr, en cette priode difficile pour les Africains qui souhaitent venir en France , prcise le chanteur. En bambara, en franais mais aussi en peul, les 13 chansons sont une sorte de carnet de voyage. Le titre Ziiri raconte le quotidien de la cour familiale villageoise qui vit aux rythmes de ceux qui arrivent et partent. Chabele est un hymne au retour au pays. Temps glac voque la souffrance des sans-logis, sans travail et sans-papiers. Tandis que I kana joro parle de la douleur de la mre qui ne peut rejoindre son fils en Occident. Pour soutenir ces paroles, Toma Sidib a crit une musique sur mesure, et a convi pour linterprter quelques artistes de renom comme Cheick Tidiane Seck, le sorcier des claviers mandingues. Puisant dans la tradition griotique avec les mlodies de la kora, les rythmes des djembs et des doum-doums, il colore aussi son style de sons plus urbains comme lafro-beat ou le reggae. Une double empreinte son image. N en Cte dIvoire, le musicien a grandi en Picardie, dans le nord de la France, avant de dcouvrir le Mali devenu aujourdhui sa terre dadoption. Avec une mre chrtienne et un pre juif, il sest converti lislam et parle couramment bambara. Un pedigree bigarr qui fait de Toma Sidib un artiste part, considr comme un ngre blanc Bamako.

Daniel Lieuze


En savoir plus : www.tomasidibe.net



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