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| 09/05/2007 | |||
| Cinma : Momo le Doyen, un hommage en musique | |||
| (MFI) La bonhomie lgendaire et la simplicit de Momo Wandel Soumah, le doyen du jazz africain mort en 2003, sduit le spectateur de ce documentaire du Franais Laurent Chevalier, qui retrace de faon trs personnelle la vie et luvre de ce gant mconnu de la musique africaine. | |||
| Assises en rang doignon sur le canap du salon, ses deux femmes et sa fille, mues, voquent en chur le bon mari, le bon pre . Et en plus il tait beau ... Photo spia dun jeune couple encadrant deux bambins en culotte courte (1954). Momo Wandel Soumah passait pour tre le roi du swing et de limprovisation dans le quartier de la Paillotte, haut lieu musical de Conakry, la capitale guinenne, o il vcut jusqu sa mort en 2003. N vers 1926, ce contrleur des PTT a toujours pratiqu la musique. Il a jou dans les orchestres des bals des blancs Les Joviales ou La Parisette. Aprs lindpendance, en 1958, il intgre tout naturellement lOrchestre national de Guine o il est rest vingt-six ans. En pleine rvolution politique et culturelle, le prsident Ahmed Skou Tour proscrit alors les musiques trangres biguine, mazurka, paso-doble au profit du folklore : musiques et danses traditionnelles nationales. Dans des lments darchives, on voit Momo, jeune et fringant, accompagner son prsident travers le monde pour chanter, bien sr, ses louanges. Une rencontre entre le jazz et la musique traditionnelle Aprs la mort du chef suprme, jai compris, explique lartiste, que notre folklore, on pouvait ladapter la musique trangre, au jazz tout naturellement. Le cur du jazz se trouve en Guine et ce que je ressens, je ne peux lexprimer que dans le jazz . Son objectif : Ramener le jazz amricain ses racines africaines comme dautres lont fait un peu plus tard pour le reggae. A la fin des annes quatre-vingts, Momo participe une exprience originale, mene par Telivel Diallo, le directeur de la Culture guinen, et Franois Kokelaere, un musicien franais, qui runissent autour du vieux saxophoniste les grands solistes du Ballet Djoliba (flte, djemb, balafon), pour une rencontre entre le jazz et la musique traditionnelle (album Matchow, Buda Musique). La carrire de lartiste aurait pu sarrter l tout comme ce documentaire, qui hsite dans sa direction. Mais Momo le Doyen est un film insolite. Il rebondit en conviant peu peu le spectateur un duo intimiste entre le ralisateur et ce gant du saxophone guinen, retraant en image la rencontre entre les deux hommes, point de dpart dune aventure qui va permettre cet artiste modeste une renaissance inespre de sa carrire pendant les dix dernires annes de son existence. Momo Wandel compose les musiques des films de Laurent Chevalier : LEnfant noir (1994), Aoutara (1996), Circus Baobab (2000), Voyage au pays des peaux blanches (2003). Son entre en 1998 au sein de la troupe du Circus Baobab, premier cirque arien dAfrique noire, comme compositeur et chef musicien, lui permet de revenir au devant de la scne, notamment entre 2000 et 2003 quand la troupe effectue plusieurs tournes en Europe. Dans une intimit troublante Ce faisant, Laurent Chevalier ne met-il pas davantage en avant ses uvres plutt que celles du personnage dont il brosse le portrait ? Un personnage au demeurant de plus en plus docile devant la camra au point de se laisser filmer dans une intimit troublante pendant une sance de radiographie de ses poumons lhpital de Conakry. Mais cest peut-tre ici que le film est finalement le plus mouvant. Les rvlations se succdent. Momo, vieillissant, fait une chute dans la rue Conakry. Incapable de marcher depuis des mois, ses amis parviennent le transporter lhpital de Grenoble, en France, pour une opration du genou. Son tuteur-ami-sponsor filme encore, dans une ambiance bon enfant, Momo, qui par son charisme devient le chouchou du service. A peine sur pieds, il donne un concert Bruxelles o il emporte un succs fulgurant , peut-tre sa plus grande joie sur les planches ? Puis trs vite, la veille, autour du cercueil, Conakry, laisse place au chagrin de ses proches et admirateurs. Notamment celui de Telivell Diallo, dont les larmes empchent de lire sa ddicace mortuaire. Au final, un film original et touchant o la musique est vecteur damiti entre les peuples. Antoinette Delafin Momo le Doyen, de Laurent Chevallier. Les films du paradoxe, films.paradoxe@wanadoo.fr Album Momo le Doyen, African Bo. Musique des films de Laurent Chevalier. Blue Saphir. Sortie le 10 mai 2007. Concerts en France du groupe Flif (musiciens de Momo Wandel) + projection du film : du 10 au 19 mai 2007 (Musiques Mtisses) Angoulme et du 9 au 11 aot 2007 Marciac (Jazz in Marciac), en prsence de Manu Dibango. Contact Franois Vila : francoisvila@aol.com. | |||
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