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19/06/2007
Chronique Musique

Festival dEssaouira : dix ans de culture gnaoua

(MFI) La petite ville dEssaouira, au Maroc, sapprte fter le dixime anniversaire du festival Gnaoua. Espace de dialogue entre les rythmes ancestraux des confrries des Gnaoua et les musiques du monde, cette manifestation est devenue au fil des ans un rendez-vous culturel incontournable sur le continent africain. Le cru 2007, qui se droule du 20 au 23 juin, est une dition particulire puisquelle concide avec la commmoration de labolition, il y a deux cents ans, de lesclavage dans les territoires anglais. Essaouira, lancienne Mogador, fut un carrefour stratgique de la traite ngrire et est de ce fait un lieu de mmoire pour les Gnaoua, qui sont les descendants desclaves. Pas moins de 250 artistes marocains et 150 musiciens trangers sont attendus, cette anne, sur les 9 scnes que compte le festival. Parmi les artistes marocains, les malem (matre) traditionnels occupent une place de choix avec 25 reprsentants. Abdeslam Alikane est sans nul doute lun des plus significatifs avec son groupe Tyour Gnaoua. Trs apprci lors des rituels de transe, il a commenc jouer des crotales (les castagnettes gnaoua) lge de 9 ans. Ct nouvelle tendance, la scne lectro-house marocaine est prsente avec le concept We love Morocco . Synonyme de fusion, de rencontres et dchanges, le festival dEssaouira invite aussi les pointures de la scne africaine parmi lesquelles le pianiste congolais Ray Lema, le percussionniste sngalo-marocain Moktar Samba ou le compositeur malien Cheick Tidiane Seck. A noter galement, la prsence de valeurs sres dAmrique du Sud comme les Argentins Minino Garay et les tambours du Sud ou la clbrit brsilienne Lnine. Bref, avec une affiche aussi bigarre, le festival dEssaouira confirme quil bien le Woodstock marocain .

Les Bantous de la Capitale, lgendaires serviteurs de la rumba


(MFI) Considrs comme les pionniers de la rumba congolaise, les Bantous de la Capitale viennent de signer une anthologie titre Badetty (Cyriaque Bassoka Productions). Sous-titr les merveilles du pass , cet album est une authentique tranche du patrimoine musical africain. Voix langoureuses, guitares lectriques qui tricotent de belles boucles, rythmiques bien balances, cuivres jazzy, tous les ingrdients rappellent la belle poque de Brazzaville. Enregistr partir des premiers 33 T gravs au Congo, ce cd a conserv le son des microsillons. Badetty est aussi le titre dune chanson de 1970, ddie une bien-aime, qui a t la composition congolaise la plus longue avec 812 ! Runissant six musiciens venant dautres formations rputes comme lOK-Jazz ou le Ngro Jazz, le groupe des Bantous de la Capitale a t fond en 1959, un an avant lindpendance du Congo. Maintes fois spars puis re-forms au fil des dcennies, les Bantous rassemblent aujourdhui quatre doyens septuagnaires pauls par quelques jeunes. Nous allons bientt clbrer le demi sicle dexistence. Petits, nous avons jou au football ensemble, puis avons frquent la mme cole, avant de nous retrouver autour de la rumba. On sest aim mais aussi support, cest cela le secret de notre longvit , rappelle Clestin Nikouka, lun des membres. Si la rumba poursuit son histoire travers des courants actuels comme le soukouss, elle a pris sa source le long du fleuve Congo grce, entre autres, cette formation mythique. En un mot, plus quun groupe, les Bantous de la Capitale sont une institution.

Daniel Lieuze

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