| |||
28/08/2007 | |||
CHRONIQUE MUSIQUE | |||
Le meilleur dAfricando (MFI) Aprs avoir enregistr sept albums en quinze ans de carrire, Africando signe enfin une premire compilation sur le label Cantos intitul Classic titles . Sur quatorze plages, le mythique groupe de salsa afro-cubaine reprend ses titres incontournables qui ont contribu sa rputation. Loccasion de redcouvrir les trois grandes voix sngalaises fondatrices de cette formation. Comme celle de Pap Seck, dont le timbre abrasif marque Yay Boy, premier tube plantaire du combo datant de 1994. Malheureusement, ce fut la dernire prestation du chanteur. Lanne suivante, il mourra dun cancer lge de 50 ans. Sur le titre Gouye Gui (baobab en wolof), cest le timbre langoureux de Medoune Diallo qui est mis en avant. Autre chanteur marquant : Nicolas Menheim qui sillustre pour sa part sur NDiambaane, superbe guajira cubaine chante la fois en espagnol et en wolof. Avec sa voix claire, ce dernier offre aussi Sabador, entranante version de La Bamba. Mention spciale galement Gombo, chanson douverture qui met en lumire le chant aguerri du Bninois Gnonnas Pedro, autre voix du groupe disparue en 2004 et qui apporta cet ensemble la dimension vaudou, avec ses rythmes propres au Golfe de Guine. Rsolument panafricain, Africando qui signifie en wolof les Africains ensembles et en espagnol Allez lAfrique ! , a t fond en 1992 Dakar par le producteur Ibrahima Sylla, vritable dnicheur de talent. Epaul par le clbre arrangeur Boncana Maga, il a su relancer la salsa africaine dont Africando est aujourdhui lun des meilleurs ambassadeurs. Lhommage aux marabouts de Djamel Laroussi (MFI) LAlgrien dAllemagne avait t bien accueilli par le public, en 2003, avec son cd Etoile filante . Djamel Laroussi revient aujourdhui avec 3 Marabouts (Dadoua Records/Rue Stendhal). Un album plac sous le signe des cultures musulmanes mystiques que partagent le Maghreb et lAfrique subsaharienne. Jai voulu ddier mon troisime enregistrement trois clbres matres soufis qui taient dans le village natal de mon pre. De plus, je rend hommage mon oncle qui tait la tte de la confrrie des Hamdaouas , explique lartiste. Et dajouter : jai toujours eu une relation privilgie avec lui. Il pouvait gurir les gens laide de rythmes. Jai d hriter de certains de ses chromosomes . Avec ses racines arabo-berbres et sa formation occidentale dans lune des plus prestigieuses coles suprieures de musique europenne, la Hochschule de Cologne, le chanteur tisse une musique universelle. Un langage sur lequel se mlangent jazz, rock, funk, reggae, chabi algrois, transe gnawa Cet ventail de styles se ressent tout au long de lalbum avec de belles illustrations. Comme le trs russi Kifach Hilti, reprise dun morceau danthologie de la chanson chabi. De son ct, le titre Bambara est un sympathique reggae. Enfin, Marhaba met en valeur les rythmes maraboutiques sur fond de riff de guitares lectriques. Auteur, compositeur, multi-instrumentiste, arrangeur, lartiste originaire de Saint-Eugne, quartier populaire dAlger, est un vritable homme-orchestre. Ce nouvel album le confirme : Djamel Laroussi est dsormais une valeur sr de la scne maghrbine. | |||
Daniel Lieuze | |||
|