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| 16/10/2007 | |||
| Chronique Musique : Congo Ya Sika, Louis Mhlanga | |||
| Panorama du Congo d’aujourd’hui (MFI) La musique congolaise ne se résume pas à la sacro-sainte rumba et autre soukouss. C’est, du moins, ce que prouve le magnifique coffret intitulé Congo Ya Sika (Igloomondo/Africalia), ce que l’on pourrait traduire par le « Congo d’aujourd’hui ». Parue à l’occasion de Yambi, manifestation géante en Belgique, qui accueille plus de 150 artistes congolais (chanson, théâtre, art plastique, cinéma, bande dessinée…), jusqu’à la fin du mois d’octobre, cette anthologie reflète les nouveaux talents de la République démocratique du Congo. Composé de 5 cds, le coffret met en lumière les styles issus de cet immense pays qui ont survécu aux périodes les plus noires qu’a traversé la RDC. Le premier volume dévoile le groupe La sanza, nom du fameux piano à pouce, instrument propre à toute la zone Afrique centrale. Réunissant six musiciens dirigés par Eddy Mboyo, cette formation a pour objectif de jeter un pont entre la tradition et la modernité. Assez réussi, ce mélange très acoustique propose un dialogue entre les instruments ancestraux et les voix en luba, mongo et swahili, dont les textes rappellent la souffrance mais aussi l’espoir du peuple congolais. Consacré à Lokas, jeune auteur compositeur interprète originaire de Kisangani, le second volume prouve tout le talent de cet artiste. Dans un registre ballade à l’accent blues, il chante l’amour sous forme de tranches de vie esquissées à la guitare. Autre soliste mis en valeur dans ce coffret congolais : Jean Goubald. A travers un cd titré «Où est-il ?», on découvre ce chansonnier kinois, dont les maîtres mots sont l’humour et la dérision. Les percussions traditionnelles sont à l’honneur avec le disque consacré à Tuta Ngoma. Signifiant « Frappez les tambours », cet orchestre de Kinshasa brosse un panorama très diversifié des rythmes classiques du Congo. Enfin, le dernier volume propose un regard sur le chœur La Grâce. Cette chorale mixte chantant en 18 langues joue sur un répertoire allant du style négro-folk aux cantiques populaires des églises de la capitale congolaise. Louis Mhlanga, le virtuose zimbabwéen de la guitare (MFI) Guitariste hors pair, Louis Mhlanga a accompagné les plus grands noms du jazz et des musiques africaines comme, par exemple, Hugh Masekela, King Sunny Ade, Oliver Mtukudzi, Habib Koité… Aujourd’hui, la plupart de ces musiciens lui renvoient l’ascenseur, en participant à World traveller (Sheer Sound), premier enregistrement international de cet artiste zimbabwéen. Habitué à passer d’un registre à l’autre sans aucune difficulté, Louis Mhlanga traduit cet éclectisme sur son disque. Comme sur « Rhumba all the way », titre d’ouverture où le virtuose de la six cordes se livre à un véritable « duel » avec les musiciens de l’Orchestra Baobab. Plus loin, sur le titre « Spreading some love », le guitariste dialogue avec Ernest Ranglin – le guitar heroe jamaïcain adepte de la fusion entre le jazz et le reggae – dans une sublime connivence. Autre rencontre qui, cette fois, sonne purement Afrique australe : le morceau « Zuva ». Accompagné de la chanteuse Chiwoniso et d’Oliver Mtukudzi (deux compatriotes zimbabwéens), ainsi que du Sud-Africain Busi Mhlongo, Louis Mhlanga s’affirme aussi en tant que chanteur. Né à Harare, il a commencé la guitare à l’âge de 10 ans, en imitant les Beatles et les Rolling Stone qu’il entendait à la radio. Plus tard, en transposant à la guitare les morceaux de mbira, instrument emblématique du Zimbabwe, il se forge un style unique, à la fois traditionnel et moderne. Après avoir enregistré trois albums en Afrique du Sud, ce musicien talentueux a créé son propre studio à Harare nommé « Joy studios » (studio de la joie). Un nom qui reflète la personnalité à la fois placide et positive de Louis Mhlanga. | |||
| Daniel Lieuze | |||
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