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27/11/2007 | |||
chronique Musique : Asa ; Wendo Kolosoy | |||
Asa, la nouvelle sensation nigriane (MFI) On la compare souvent Ayo, la gitano-nigriane n en Allemagne. Asa (prononcez Asha), elle, est une Yoruba n Paris et cest la rvlation du moment avec son premier album ponyme (Nave). Entre soul, folk, pop, cette jeune chanteuse au timbre lgrement voil ne peut laisser indiffrent. Une voix quelle explore librement comme sur Jailer , une chanson qui rinterprte le vieil adage On rcolte ce que lon sme . Sur Fire on the Mountain , son phras vocal se veut plus narratif, lorsque lartiste interpelle ceux qui se moquent de savoir quon meurt trois heures davion ou cinq minutes de chez eux. Mais le titre le plus russi est sans nul doute Subway, belle ballade damour porte par des arrangements de violons classiques. Enfin So beautiful est un hommage sa mre qui rappelle ses racines africaines puisque laccompagnement sinspire de lafro-beat. Je veux que ma musique touche les gens. En tant quAfricaine, je veux redonner espoir aux miens, mais aussi plaider en leur nom. Je veux montrer la face du monde que quelque chose de beau et de positif peut venir du continent noir et inspirer les jeunes du monde entier , prcise Asa. De son vrai nom Bukola Elemide, Asa, qui veut dire faucon en langue yoruba, a t biberonne par les vinyles de son pre : Marvin Gaye, Fela Kuti, Aretha Franklin Un hritage musical que la jeune fille dcouvre Lagos, o elle a grandi aprs avoir quitt la ville des lumires lge de deux ans. Ce nest qu 20 ans que la demoiselle revint dans la capitale franaise pour prendre son envol dartiste. Aujourdhui, avec ce premier enregistrement, Asa ne devrait pas tarder tre sur orbite. Le Congo, long fleuve de la rumba (MFI)) Le monument de la rumba congolaise est toujours vivant. A 82 ans, Wendo Kolosoy vient de signer la bande originale du film On the Rumba River de Jacques Sarasin (Marabi) qui sort sur les crans franais le 12 dcembre 2007. Cest en sillonnant le fleuve Congo que le grand-pre fondateur de ce clbre courant musical a compos ses premires chansons. Marie-Louise , son premier tube panafricain enregistr en 1948, considr comme un hymne national, figure naturellement sur cette bande-son qui nous replonge dans la grande poque de la musique de Lopoldville (anciennement Kinshasa). Empreint dune certaine nostalgie, ce voyage sonore remonte aux origines de la rumba. Comme le titre Yuyu Aledi Veka o les guitares semblent caresser la voix de miel de Wendo Kolosoy. Le morceau Mamule met en avant la petite rythmique propice aux dhanchements sur laquelle se pose la section de cuivres aux couleurs jazz symphonique. Quant au titre Albertina , il illustre tous les rves de lpoque des indpendances. Dommage que le livret ne nous claire pas plus sur les textes chants en lingala. Certaines de ces chansons ont valu au crooner dtre excommuni par les pres belges qui considraient quelles perturbaient la jeunesse. Pour accompagner Papa Wendo, les grands noms de la musique congolaise ont t convis. Comme le guitariste Mukubwele Nzoku Bikunda. Ou encore le saxophoniste Maproko qui a jou avec lAfrican Jazz du Grand Kall. Citons galement Antoine Moundanda, le matre du likembe (piano pouce). Bref, On the Rumba River est une illustration convaincante de la popularit, depuis les annes cinquante, de la rumba sur tout le continent. Et bien au-del. | |||
Daniel Lieuze | |||
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