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27/08/2008 | |||
Diome, Efoui, Khadra : Les stars de la rentre littraire africaine | |||
(MFI) La rentre littraire africaine est place, elle aussi, cette anne sous le signe de lamaigrissement. Malgr une baisse de sa production, elle sen sort quand mme plutt bien, confirmant ainsi la vitalit et loriginalit de la cration littraire inspire du continent noir. | |||
Ils sappellent Fatou Diome, Kossi Efoui, Yasmina Khadra, Faza Gune, Barlen Pyamootoo... Ils sont les protagonistes de la rentre littraire francophone de cette anne 2008. La plupart de ces auteurs sont connus du grand public, comme, par exemple, la Sngalaise Fatou Diome, dont le premier roman, Le ventre de lAtlantique (Edition Anne Carrire), stait vendu plus de 150 000 exemplaires en 2003. Son troisime roman Inassouvies, nos vies, qui parat fin aot, tait attendu avec impatience par le public francophone qui avait aim la libert de ton et lhumour provocateur de la romancire. A quarante ans, celle-ci sest assagie mais sa narration, dont les ingrdients proviennent cette fois de lunivers du troisime ge, na rien perdu de son mordant. A mi-chemin entre polar et chronique sociale On se souvient aussi de Faza Gune, ne en France de parents maghrbins, qui avait fait sensation il y a quatre ans avec Kiffe Kiffe demain. Ce premier roman racontait les heurs et malheurs des jeunes des quartiers, issus de limmigration, en lutte contre la socit mais aussi contre leurs propres faiblesses et insuffisances. La romancire franco-maghrbine revient la charge cette anne avec un troisime roman, Les Gens du Balto (Hachette Littratures), mi-chemin entre polar et chronique sociale. Selon le dossier trs complet de Livres Hebdo consacr la rentre littraire, Gune comme Fatou Diome, ainsi que lAlgrien Yasmina Khadra - qui livre avec Ce que le jour doit la nuit (Julliard) une fresque inoubliable sur lAlgrie coloniale -, appartiennent au Top 15 des lettres africaines. A preuve, les tirages de leurs ouvrages, suprieurs 50 000 exemplaires, inspirent dsormais la confiance de leurs diteurs. Avec un lectorat plus confidentiel, Kossi Efoui nen est pas moins une valeur sre de la francophonie. Sa prose exprimentale, son imagination moderniste dans la ligne des Samuel Beckett et Sony Labou Tansi, ont permis cet homme de thtre recycl en romancier de simposer comme une figure majeure de la littrature africaine contemporaine. Il faudra lire absolument Solo dun revenant (Le Seuil), que Kossi Efoui fait paratre cette anne. A ne pas rater non plus le nouveau roman du Mauricien Barlen Pyamootoo, qui stait fait connatre en publiant il y a quelques annes Bnars et Le Tour de Babylone. Ddi la mmoire de sa mre, son troisime opus, Salogis (LOlivier), met en scne les drames dune vie dans une le rsolument tourne vers le monde. Grandes traductions Les surprises viennent cette anne des auteurs africains traduits de langlais. Que ce soit au Nigeria ou en Afrique du Sud, une nouvelle gnration dcrivains sont en train de renouveler le fond et la forme de la crativit littraire de leur pays, prenant le relais des Achebe, Soyinka, Brink et autres Gordimer. La nigriane Chimamanda Adichie, dont on pourra lire Lautre moiti du soleil (Gallimard), en fait partie, tout comme Uzodinma Iweala qui publie Bte sans patrie (LOlivier), salu unanimement par la critique outre-Atlantique. Nigrian lui aussi, Iweala est considr comme un des jeunes crivains anglophone les plus prometteurs. En quelques annes, le Nigeria est devenu un creuset bouillonnant de nouveaux talents littraires, que les diteurs comparent volontiers lInde do sont venus les crivains de langue anglaise les plus novateurs des trente dernires annes. LAfrique du Sud nest pas en reste. On y assiste aussi un passage de tmoin, comme en attestent la force vocatrice et le sens de rcit de Troy Blacklaws ou de Ceridwen Dovey auteurs respectivement dOranges sanguines (Flammarion) et des Liens du sang (Hlose DOrmesson). Enfin, du ct de lAfrique australe, il faut signaler les parutions dun nouveau Coetzee (Journal dune anne noire, Le Seuil), et dune biographie romance de ses parents que propose Doris Lessing, prix Nobel de littrature 2007 (Alfred et Emily, Flammarion). A ne pas rater surtout, chez les lusophones, le magistral Un fleuve appel Temps, une maison appele Terre, du Mozambicain Mia Couto (Albin Michel). Cette rentre 2008, les libraires proposeront galement quelques grands noms de la littrature arabophone. Il faudra en effet guetter Le petit voyeur, de lEgyptien Sonallah Ibrahim (Actes Sud), et Ma cousine Condoleezza et autres nouvelles, du Palestinien Mhmoud Shukair (Sindbad). | |||
Tirthankar Chanda | |||
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