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28/07/2009 | |||
Lutte contre le sida La circoncision est-elle un moyen de protection efficace ? | |||
(MFI) La publication d’une étude concluant que la circoncision ne réduisait pas le risque de transmission du virus du sida a semé la confusion alors que cette pratique avait été incluse dans les stratégies de prévention de l’Organisation mondiale de la santé. En fait, tout dépend du statut de la personne concernée : est-elle ou non déjà porteuse du virus ? Explications. | |||
Peut-on enrayer l’épidémie du sida grâce à la circoncision ? Dans son édition datée du 18 juillet 2009, la revue scientifique britannique The Lancet publie une étude concluant que la circoncision ne limite pas les risques de transmission du sida. Or, en mars 2007, après plusieurs études conduites au Kenya, en Ouganda et en Afrique du Sud, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et l’Onusida avaient officiellement recommandé que la pratique de la circoncision soit incluse dans les stratégies de prévention contre la transmission du VIH. La circoncision n’empêche pas un homme infecté de contaminer sa partenaire « Il s’agit là de problèmes totalement différents et où il y a eu malheureusement une confusion au niveau des médias », explique le professeur Jean-François Delfraissy, directeur de l’Agence nationale de recherche sur le sida et les hépatites virales (France)*. L’étude publiée par The Lancet concerne les hommes séropositifs, déjà infectés par le VIH. Dans leur cas, la circoncision ne réduit pas les risques de contaminer leur partenaire sexuel. « Chez les personnes déjà infectées, déjà séropositives, cela [la circoncision] n’empêche pas la transmission à leur partenaire », précise Jean-François Delfraissy. Diminution du risque pour les hommes non-infectés Les conclusions de l’OMS et l’Onusida portaient, elles, sur les hommes non infectés par le virus du sida. « Il a été montré que la circoncision chez les hommes qui n’étaient pas infectés, en particulier chez les jeunes hommes africains, réduisait le risque d’environ 50 à 60 % » indique Jean-François Delfraissy. Les organisations internationales ont toutefois insisté sur le fait que la circoncision ne protégeait pas complètement : « Ca réduit le risque, ça n’inhibe pas le risque et les mesures de préventions doivent continuer à être prises », souligne Jean-François Delfraissy. La précision est importante alors que certains pays comme le Botswana ont lancé de grandes politiques de circoncision de la population. Dans ce pays, où 24 % de la population vit avec le VIH, les pouvoirs publics ont prévu de circoncire 80 % des hommes sur cinq ans. Mais la meilleure protection contre le virus reste l’utilisation du préservatif. Leïla Beratto * Cité par Frédérique Rivière, dans l’Invité du matin de RFI, 20 juillet 2009. http://www.rfi.fr/francais/radio/emissions/109/accueil_512.asp | |||
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