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15/12/2009
La Fin de la Pauvret ? Un film qui interroge la place de chacun dans le concert des nations

(MFI) La Fin de la Pauvret ? Tel est le titre du film de Philippe Diaz qui sort ce 16 dcembre 2009. Un film-choc pour une question (apparemment) toute simple : alors qu'il y a tant de richesse dans le monde, pourquoi y a-t-il encore tant de pauvret ? Plus d'une heure quarante de rponses en images dont chaque citoyen du monde fera son miel, pour peu que l'avenir le proccupe un tant soit peu.

Alors qu'il y a tant de richesse dans le monde, pourquoi y a-t-il encore tant de pauvret ? Tel est l'argument du film documentaire de Philippe Diaz actuellement sur les crans de France et des Etats-Unis, aprs avoir t montr dans plus de 30 festivals d'horizons varis. Un film-choc que tout citoyen du monde devrait aller voir. Honntes hommes, activistes cologistes, militants des droits de l'homme et spcialistes du dveloppement mais aussi banquiers, analystes financiers, militaires, responsables politiques et chefs d'Etat : tous y apprendront quelque chose, et aucun n'en sortira sans interroger ses propres convictions.

Le problme a commenc il y a cinq cents ans, affirme Philippe Diaz, ralisateur et producteur. On s'est mis dans un pige, celui du pillage : 25 % de la population mondiale consomment plus de 80 % des richesses disponibles tout en crant 70 % de la pollution. Pour continuer vivre comme nous le faisons, c'est mathmatique, il faut continuer piller. Jusqu'o va-t-on aller ? Jusqu' l'annihilation de populations entires ?

Accueillir les projets indpendants de production et de diffusion

Depuis que Philippe Diaz a fait des tudes de philosophie politique et de philosophie de l'art, il y a un ct social et politique tout ce qu'il fait. N Paris, il commence sa carrire en 1980 en tant que ralisateur. Il deviendra bientt producteur (Mauvais Sang, de Leos Carax, ou La nuit bengali, de Nicolas Klotz). Install Los Angeles, aux Etats-Unis, partir de 1991, il revient la ralisation pour Nouvel ordre mondial (quelque part en Afrique), qui sort en version franaise en 2000 : Il fallait soit faire ce projet, soit l'abandonner. J'ai dcid de le faire moi-mme. Narr par Michel Piccoli, le documentaire obtient plusieurs prix internationaux.

En 2003, Philippe Diaz cre, avec diffrents partenaires dont la productrice Beth Portello, Cinema Libre Studio, une structure dont l'objectif est d'accueillir les projets indpendants de production et de diffusion, le plus souvent de films thmes sociaux. Peu aprs, c'est la Fondation Robert Schalkenbach qui vient le voir. Cette fondation ne en 1925 aux Etats-Unis a pour objectif de diffuser les ides d'Henry George dont le best-seller, Progrs et pauvret, affirme que la concentration des richesses dans les mains des propritaires terriens est la cause de la pauvret. Ils sont venus me voir en tant que ralisateur ; ils voulaient depuis des annes faire un film sur l'histoire de la pauvret. J'ai accept condition d'avoir carte blanche. Les premiers tournages ont dbut en 2006. Il nous a fallu trois ans de travail.

Tmoigner de la violence subie par les pauvres

Trois ans pour enregistrer les tmoignages de la violence subie par les pauvres, la violence gnre par l'histoire conomique des 500 dernires annes : des favelas d'Amrique latine aux bidonvilles d'Afrique, des conomistes de renom, des personnalits politiques et des acteurs sociaux rvlent comment les pays dvelopps pillent la plante, suscitant la pauvret au Sud, mais aussi et de plus en plus en leur propre sein. Deux prix Nobel d'conomie, Amartya Sen et Joseph Stiglitz, l'auteur du best-seller Confessions d'un tueur gages conomiques, John Perkins, le prsident du Comit pour l'annulation de la dette du Tiers-monde, Eric Toussaint, la prsidente d'honneur d'Attac-France, Susan George, mais aussi de nombreuses victimes de la pauvret tmoignent : peu peu s'articule sous les yeux du spectateur un systme conomique dans lequel le Sud a financ le Nord et continue de le faire, d'abord travers les conqutes subies, puis ensuite par le truchement de certaines institutions internationales et l'application impose de certains modles conomiques. Je n'ai pas voulu, prcise Philippe Diaz, inclure des tmoignages de personnalits politiques comme Hugo Chavez ou d'autres. Car le problme est plus grave que les tiquettes politiques ; c'est encore beaucoup plus grave que le rchauffement climatique. Si on ne change rien, on aura de plus en plus de terrorisme, de plus en plus de guerres de ressources.

Rforme agraire et dcroissance

Les deux solutions voques - la rforme agraire, pour mettre fin la monopolisation des terres, et la dcroissance, pour mettre fin la surconsommation qui menace l'habitabilit future de la plante - le sont rapidement. Mais ce parcours trs riche - trop ? - travers l'histoire conomico-politique de notre monde a le mrite de proposer une comprhension globale des mcanismes qui prennisent la pauvret et, par l, de secouer avec brio nos certitudes, partir d'un constat tranchant : nous sommes six milliards d'humains ; un milliard d'entre nous a faim tous les jours, et toutes les 3 secondes, une personne meurt de cette faim. Peut-on encore ignorer la pauvret ?

La Fin de la Pauvret ?, un film documentaire de Philippe Diaz, avec la voix de Charles Berling, dure 1 h 44. Distribution Cargo Films, Jean-Jacques Beineix.

Pour en savoir plus :

www.lafindelapauvrete.com

www.schalkenbach.org

www.cinemalibrestudio.com

Ariane Poissonnier

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