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| 17/03/2006 | |||
| Production, trafic et consommation : le cannabis en hausse en Afrique comme ailleurs | |||
| (MFI) Deux rapports de lONU, celui de lOffice des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC), et celui de lOrgane international de contrle des stupfiants (OICS) brossent un tableau des grandes tendances des drogues illicites lchelon international en 2005 o lAfrique tient une place grandissante. | |||
| Selon le Rapport mondial sur les drogues 2005, publi dornavant annuellement par lONUDC, environ 200 millions de personnes ont consomm des drogues illicites au moins une fois au cours des douze derniers mois, reprsentant 5 % de la population mondiale des 15-24 ans - soit 15 millions de consommateurs de plus que lanne prcdente, loin derrire le nombre de ceux qui consomment des substances psycho actives licites comme le tabac et lalcool (respectivement 30 % et 50 % de la population adulte). Si la consommation mondiale de drogues continue daugmenter lchelon mondial, 53 % des pays constataient une hausse de leur consommation en 2000 contre 44 % en 2003. De mme, 21 % des pays accusaient un recul en 2000 contre 25 % en 2003. La production et le trafic de drogues illicites dcoulent pour une bonne part, sinon en totalit, de considrations dordre conomique , affirme Antonio Maria Costa, directeur excutif de lONUDC. Le rapport estime le commerce au dtail des drogues illicites 320 milliards de dollars US, une somme suprieure au PIB de prs de 90 % des pays du monde. Il a un impact sur la plupart des domaines lis la scurit comme la sant des individus et ses consquences sont dsastreuses notamment dans les pays faible revenu qui ne disposent pas ou que de peu de moyens pour le combattre. Premiers pas vers llaboration dun indice des drogues illicites Pour emporter ce combat contre ce vritable monstre , lOffice cherche comprendre lchelle des financements impliqus et identifier les principaux bnficiaires des marchs, comparant la taille de ces derniers celle des marchs licites, identifiant les plus rentables et les plus vulnrables aux sanctions conomiques. Il sagit ainsi des premiers pas vers llaboration dun indice des drogues illicites. Une valeur qui devrait permettre de rsumer la situation en matire de drogue en un lieu et un moment donns . En attendant, lindice de lusage tabli pour chacune des principales catgories de drogue indique pour 2003 une poursuite de la progression de la consommation de cannabis tandis que celle de lhrone et de la cocane enregistre une certaine stagnation, comme celle des stimulants de type amphtamines (STA) qui figuraient en tte dans la dernire dcennie, suivis du cannabis. LOrgane international de contrle des stupfiants (OICS), dans son rapport 2005, produit de son ct une analyse par rgions des donnes statistiques de lONUDC. LAfrique est le deuxime producteur dherbe de cannabis au niveau mondial, aprs lAmrique du Nord, et reprsente 28 % du total mondial avec prs de 12 000 tonnes, rapporte-t-il. Son trafic se fait en direction de lEurope et de lAmrique du Nord mais galement lintrieur du continent, o elle demeure la drogue la plus consomme (34 millions de personnes), faisant lobjet de 64 % des demandes de traitement pour toxicomanie. Elle est cultive illicitement dans toutes les rgions. Daprs lONUDC, elle a t la drogue la plus souvent saisie en 2003, notamment en Egypte, o les saisies de lherbe produite par le Nord-Sina ont augment de 40 % en 2004 par rapport lanne prcdente. En Afrique de louest (Ghana, Nigeria, Togo, Sngal) comme en Afrique de lest (Comores, Ethiopie, Kenya, Madagascar, Ouganda) et centrale (Cameroun), la production des fins commerciales a attis partout la demande locale. En Afrique australe, les principaux producteurs, par ordre dcroissant, sont lAfrique du Sud, le Malawi, le Lesotho et le Swaziland. Enfin, au Maroc, un des plus grands fournisseurs de rsine de cannabis, la production a diminu de 10 % en 2004 grce laction du gouvernement. Pourtant, sur les quelque 1 500 tonnes de rsine saisies dans le monde en 2004, seuls 87 tonnes lont t dans le royaume chrifien, o la production dans la rgion du Rif reste un problme majeur. En attendant lradication de cette culture, la part du Maroc dans la production mondiale dpasse encore les 40 % et reprsente 80 % du volume de cette substance consomm en Europe. Entrepts et laboratoires clandestins Autre tendance lourde en Afrique, les trafiquants de drogue font transiter de plus en plus la cocane provenant dAmrique latine en route vers lEurope par lAfrique de louest et le Golfe de Guine. Au cours du premier semestre 2005, les autorits espagnoles en ont saisi 5,5 tonnes - dont 2,5 au large des ctes ghanennes bord dun navire immatricul au Ghana. En septembre 2005, 3 tonnes ont aussi t saisies au large des les du Cap-Vert. Plus inquitant, les rseaux criminels venant dEurope ou dAmrique latine se sont tablis dans la sous-rgion, utilise non seulement comme zone de transit mais aussi comme base logistique dentreposage pour le trafic . Le rapport de lOICS souligne encore laugmentation des saisies en Afrique du Sud provenant du Brsil. Depuis peu, des saisies ont t effectues au Kenya (plus dune tonne), laissant penser que lAfrique de lEst commence tre utilise comme zone de transit. Labus de cocane comme dailleurs dhrone est encore limit, sauf en Afrique du Sud, au Nigeria, au Sngal o elle est consomme sous forme de crack, ainsi quau Nigeria et au Togo o son prix a sensiblement baiss. Enfin, en Afrique australe, cest labus de mthamphtamine qui retient lattention de lOICS, o elle est en progression rapide en Afrique du Sud, notamment louest de la rgion du Cap. La substance est importe clandestinement de Chine mais elle est aussi fabrique dans des laboratoires clandestins dont un nombre croissant est dmantel. Outre lAfrique du Sud, lEgypte possde aussi des laboratoires fabricant le MDMA (ectasy). Il faut toutefois signaler que les actions aux niveaux panafricain, rgional et gouvernemental se sont multiplies en 2005 aux quatre coins du continent. Notamment, en septembre 2005, Abuja (Nigeria) a accueilli une Table ronde pour lAfrique qui a runi autour de lONUDC gouvernements africains et partenaires au dveloppement et a adopt un programme daction 2006-2010 visant intgrer le contrle des drogues dans les politiques et les pratiques daide publique au dveloppement. | |||
| Antoinette Delafin | |||
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