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14/04/2006 | |||
Transferts de fonds des migrants : un facteur crucial de lconomie | |||
(MFI) Les transferts de fonds des immigrs vers leurs pays dorigine atteignent 300 milliards de dollars par an, soit plus que le total de lAide publique au dveloppement (APD) et les Investissements directs trangers (IDE), estiment les experts de lONU qui souhaitent la mise en place de nouvelles stratgies pour en faire profiter davantage les pays pauvres. | |||
Dans de nombreux pays, les transferts de fonds effectus par les migrants sont devenus un facteur crucial de lconomie, souvent largement suprieur aux Investissements trangers directs , souligne Franois Farah, du Fonds des Nations unies pour la population (FNUAP). Runis dbut avril New York dans le cadre de la Commission de la population et du dveloppement, charge de prparer un dialogue de haut niveau sur la question en septembre 2006, des participants du Nord comme du Sud ont mis laccent sur les problmes poss par cette immigration lgale ou illgale qui attire les populations pauvres vers les pays riches malgr les espoirs souvent dus et les restrictions de plus en plus svres. Le nombre de migrants dans le monde, estim 200 millions, sest accru de 23 % en quinze ans : une augmentation comparable la croissance de la population mondiale. En revanche, de 1990 2000, les pays industrialiss de lOCDE ont accueilli 8 millions de travailleurs hautement qualifis, dont une partie importante est originaire des pays du sud. Cette transformation qualitative de limmigration mondiale rend particulirement sensible la question de la fuite des cerveaux contre laquelle luttent entre autres les Africains. Les pays en dveloppement subissent de ce fait une perte norme sur le plan des ressources humaines, notamment dans le domaine de la sant. Les femmes reprsentent la moiti des travailleurs migrants travers le monde Parmi les mesures voques pour encourager les migrants rentrer au pays figure la mise en place par les gouvernements des pays dorigine de conditions favorables leur rinsertion et lexercice de leurs capacits. Pour amliorer le dveloppement des communauts dorigine, une stratgie serait de rduire les droits de transfert des fonds, de faciliter laccs des services financiers aux migrants et de leur permettre davoir accs au crdit , a suggr Jos Antonio Ocampo, Secrtaire gnral adjoint aux affaires conomiques de lONU. Le problme du respect des droits humains, politiques et sociaux des travailleurs migrants, en particulier celui des femmes, tait aussi au centre des dbats. Plusieurs participants ont dplor les conditions de quasi non droit et dexclusion sociale dans lesquelles vivent ces travailleurs dans la majorit des pays daccueil qui profitent pourtant de leur force de travail. cet gard, Thoraya Ahmed Obaid, Directrice excutive du FNUAP, a regrett que lobjectif daccorder aux femmes, migrantes notamment, un accs universel aux soins de sant dici 2015, risque de ne pas tre atteint. Les femmes reprsentent ce jour la moiti des travailleurs migrants travers le monde, a-t-elle prcis, exhortant les gouvernements et les institutions nationales, rgionales et internationales intgrer cette dimension dans les politiques de migration. Un migrant sur trois vit en Europe de lOuest et un sur quatre en Amrique du Nord Les migrations sont en grande partie le fruit des disparits normes qui existent aujourdhui dans la distribution des revenus mondiaux , a estim un expert de lONU, prcisant quune personne vivant dans un pays haut revenu gagne 15 fois plus quun individu habitant un pays revenu moyen, et que le revenu de lhabitant du pays haut niveau de vie est 60 fois suprieur celui du citoyen dun pays moins avanc (PMA) trs bas revenu. Cest pourquoi les quelque 200 millions de travailleurs migrants de la plante se dirigent majoritairement vers les 28 pays les plus riches du monde. Cela signifie quun migrant international sur trois vit en Europe de lOuest et un sur quatre en Amrique du Nord. Pour lONU, le foss croissant entre les pauvres et les riches, la mondialisation, les conflits ou encore les catastrophes cologiques ont eu des impacts importants sur les mouvements de migrations internationales. Et la rponse ce problme sera un test de la capacit de tous, communaut internationale et pays dorigine et daccueil, rpondre aux dfis de la mondialisation. Dautant plus que la baisse de la natalit dans les pays riches, et le vieillissement de leur population, se traduisent par un fort dficit de main-duvre qui ne sera pas rsolu sans faire appel la migration venant du Sud o le nombre des jeunes de plus en plus duqus reste important. Donner un nouveau souffle au co-dveloppement Parlant au nom du Groupe des 77 (pays en dveloppement) et de la Chine, le reprsentant de lAfrique du Sud a soulign que lexamen des questions relatives la migration devrait se faire sous langle des mcanismes de la mondialisation, de la dmocratisation des moyens de transport arien et du dveloppement des technologies de linformation et de la communication (TIC). Il a toutefois qualifi dinacceptable le fait que les migrants subissent le racisme, la xnophobie et dautres abus qui les rendent plus vulnrables des pandmies comme le HIV/sida, qui touchent encore davantage les femmes lorsquelles vivent dans des conditions de discrimination et dexclusion. En rponse, les reprsentants de lUnion europenne qui essayent dlaborer une politique commune sur limmigration et la lutte contre les clandestins, ont mis laccent sur la cration dalternatives conomiques travers un dialogue accru entre pays et rgions ainsi quau niveau international, estimant que la coopration en matire de dveloppement pouvait tre cible sur la cration demplois, linclusion sociale ou encore la rduction de la pauvret. Mais aussi lamlioration des effets sur le terrain des envois de fonds des migrants. LUnion europenne doit se pencher sur la question de limmigration avec ses partenaires du sud, pays mditerranens et ACP (Afrique, Carabes et Pacifique). Dores et dj, la France et lEspagne entendent donner un nouveau souffle au co-dveloppement. Mais le problme proccupe tout autant les Etats-Unis, qui veulent lutter contre limmigration clandestine venue dAmrique centrale et latine, le Canada ou lAustralie et mme certains pays riches dAsie comme le Japon. | |||
Marie Joannidis | |||
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