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26/05/2006 | |||
Des progrs dans la lutte contre le travail des enfants | |||
(MFI) Le Bureau international du travail (BIT), dans son rapport intitul La fin du travail des enfants : un objectif notre porte, montre que les efforts engags un peu partout dans le monde pour combattre ce flau commencent porter leurs fruits, permettant denregistrer des rsultats globalement encourageants. | |||
Le travail des enfants dans le monde nest pas une fatalit et son radication est possible , affirme le Bureau international du travail (BIT) dans son deuxime rapport global sur le travail des enfants. Celui-ci dresse pour la premire fois un tableau dynamique de la situation. Les nouvelles estimations permettent de mieux valuer les tendances mondiales et rgionales. Le nombre des enfants astreints un travail a diminu globalement de 11 % au cours des quatre dernires annes, soit 28 millions denfants en moins au travail. La baisse la plus marque 26 % concerne le travail considr comme dangereux , explique Juan Somavia, le Directeur gnral du BIT. Au total, 250 millions denfants (5-17 ans) travaillaient en 2000 contre 218 millions en 2004, passant pour les travaux dangereux effectus par la tranche des 5-14 ans de 171 126 millions. Si parmi les plus jeunes (5-11 ans), il y avait autant de filles que de garons, y compris dans les travaux dangereux, chez leurs ans, les garons taient nettement plus nombreux , prcise le rapport. Parmi les enfants au travail (5-14 ans), 69 % sont employs dans le secteur agricole, 22 % dans les services et 9 % dans le secteur industriel. Encore 49,3 millions denfants au travail en Afrique sub-saharienne Ces rsultats touchent les quatre rgions du monde mais cest lAmrique latine qui affiche les progrs les plus remarquables, puisque seuls 5 % des enfants y sont aujourdhui encore astreints un travail soit deux tiers de moins que quatre ans auparavant. Cette bonne performance tient la fois lducation de masse et lengagement politique des autorits, notamment au Mexique et au Brsil o la plupart des enfants vont aujourdhui lcole. On y dnombre encore 5,7 millions denfants conomiquement actifs, contre 49,3 millions en Afrique sub-saharienne, 122,3 millions en Asie et 13,4 millions dans les autres rgions. Cest en Afrique subsaharienne que lon recense le plus grand pourcentage denfants au travail, avec 26 % des 5-14 ans. On estime que 50 000 enfants y sont victimes de la prostitution et de la pornographie, et que 120 000 enfants de moins de dix-huit ans y sont recruts de force comme soldats, porteurs, messagers, cuisiniers ou encore esclaves sexuels. Le travail des enfants est lune des premires et des plus importantes questions dont sest saisie la communaut internationale , rappelle le rapport. LOIT a adopt une norme internationale visant llimination du travail des enfants ds sa premire session en 1919. Elle a adopt plus rcemment des normes qui exigent de ses Etats-membres quils prennent des mesures immdiates pour liminer les pires formes de travail des enfants. Le BIT, pour sa part, a cr des cadres daction intgrs. Ainsi, en 1992, le Programme international pour labolition du travail des enfants (IPEC) a fait un tat des lieux dans 90 pays. Cependant, un effort supplmentaire est ncessaire, fond sur une mobilisation forte et durable lchelon mondial , estime le rapport qui rend compte des progrs raliss ces quatre dernires annes en fonction de trois grands axes : renforcement de laction de lIPEC ; intgration de la question des enfants dans lAgenda du travail dcent ; intensification de la coopration internationale. Campagnes de sensibilisation et fixation dun ge minimum lgal Le BIT a acquis depuis plus de cent cinquante ans une connaissance prcise des causes et des remdes du phnomne. Le travail des enfants a dbut comme un sujet de politique publique lorsque la rvolution industrielle a commenc faire sentir ses effets. Et les mesures adoptes lpoque par la premire vague de pays industrialiss ont encore aujourdhui toute leur valeur , estiment ses experts notamment les campagnes de sensibilisation, les enqutes publiques, les lois fixant un ge minimum, les inspections du travail, des coles, ou encore les mesures facilitant laccs des enfants lducation. Ce dispositif a t affin et adapt, souvent dans le cadre dune coopration technique avec le BIT, par beaucoup de pays qui ont transform leurs lgislations. Les stratgies mises en uvre par lIPEC en Afrique subsaharienne consistent notamment encourager les Etats membres ratifier les principales conventions de lOIT, celle sur lge minimum (1973, n138) et celle sur les pires formes de travail (1999, n182). Mais lapplication effective des lois reste un immense dfi l o les familles comptent sur les revenus des enfants pour pourvoir leurs besoins fondamentaux voire leur survie. Un problme aggrav par les ravages de la pandmie VIH/sida ainsi que par le retour des crises alimentaires ou des troubles politiques et des guerres. Une nouvelle stratgie rgionale axe sur la formation professionnelle et les apprentissages a galement t labore pour lAfrique occidentale et centrale. Dans une rgion qui compte 44 % de jeunes de moins de 15 ans et dont la population double tous les vingt-cinq ans, llimination du travail des enfants et son remplacement par lducation engendrerait des bnfices conomiques nets de centaines de milliards de dollars, en plus des bnfices sociaux et intrinsques vidents , affirme Guy Thijs, directeur des oprations du programme de lOIT pour labolition du travail des enfants. | |||
Antoinette Delafin | |||
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