| |||
| 04/08/2006 | |||
| Tourisme en Afrique : un filon mieux exploiter | |||
| (MFI) Engage dans une lutte multiforme contre la pauvret, et dote de nombreuses richesses naturelles susceptibles dattirer les voyageurs, lAfrique veut exploiter davantage le filon du tourisme, en expansion constante. Selon les chiffres publis en juin 2006 par lOrganisation mondiale du tourisme (OMT), le continent a enregistr depuis le dbut de lanne une forte croissance avoisinant les 11 % mais sa part de march reste toujours trs faible avec 4,5 % du total mondial. Longtemps parent pauvre du dveloppement conomique de lAfrique, sauf au Kenya, en Afrique du Sud, en Egypte ou dans le Maghreb, le tourisme est devenu depuis quelques annes une des composantes de la lutte contre la pauvret dans le cadre des Objectifs du Millnaire et du Nouveau partenariat pour le dveloppement conomique du continent (Nepad). La Confrence des Nations unies sur le commerce et le dveloppement (Cnuced) a ainsi lanc un site web sur linitiative E-tourisme destine aider les pays en dveloppement utiliser au mieux leur potentiel touristique ; les dirigeants africains ont tenu, en 2005 Lusaka, une confrence sur le tourisme visant notamment changer limage du continent considr comme une zone risques . Une nouvelle impulsion sera donne cette mobilisation du 10 au 15 septembre 2006 Genve, lors du salon Tourism Africa 2006, organis par le Conseil mondial du tourisme et des voyages, sous le patronage de nombreuses institutions internationales et panafricaines. Cet vnement vise encourager le dveloppement de lindustrie du tourisme en Afrique et promouvoir les destinations africaines. Il rassemblera au sein dun Congrs et dun Centre de promotion des affaires des responsables africains et internationaux qualifis. Dans le cadre des Forums stratgiques, deux journes places sous lgide de lAssociation mondiale des femmes chefs dentreprises (FCEM) seront consacres limportance de la femme dans le dveloppement du tourisme. Linvestissement, la conception et la ralisation de projets, le transport arien, la formation et lducation, la promotion touristique et limage du continent africain sont parmi les thmes retenus. Forte croissance au sud du Sahara : +12 % Selon le dernier baromtre OMT du tourisme mondial, publi en juin 2006 et portant sur les premiers mois de lanne, lAfrique et le Moyen-Orient (11 % dans les deux cas), en tte comme en 2005, et lAsie et le Pacifique (8 %) affichent une progression suprieure la moyenne, tandis que lEurope et les Amriques connaissent un rythme de croissance plus modr, tout juste infrieur 3 %. En Afrique, la croissance est plus forte au sud du Sahara (12 %) avec des rsultats particulirement remarquables au Kenya (14 % entre janvier et mars) et aux Seychelles (11 % de janvier mai). En Afrique du Nord (9 %), les rsultats sont quelque peu ingaux, la Tunisie enregistrant une augmentation de 3 % entre janvier et avril et le Maroc, une croissance encourageante de 17 % sur la mme priode. Au Moyen-Orient, la progression de 3 % de lgypte jusquen mai est juge dans lensemble trs positive, car malgr les incidents ce pays a pu chaque fois restaurer la confiance des touristes. Ironie du sort lheure des affrontements entre Isral et un Liban dsert par les trangers, ce dernier pays arrivait en tte du peloton rgional pour la croissance touristique (49 %) suivi de Bahren (30 %). Pour lOMT, organisation spcialise des Nations unies, les tendances de 2006 confirment jusqu prsent que si les drames perturbent indniablement les destinations pendant un certain temps, ils ne modifient pas les flux touristiques mondiaux et rgionaux. Les grands facteurs de croissance sont la conjoncture favorable sur les principaux marchs metteurs, le degr de confiance des consommateurs qui reste lev, et les efforts des administrations nationales pour promouvoir et dvelopper le tourisme. Mais dautres facteurs sont susceptibles de freiner la tendance : le terrorisme et les conflits, la hausse du prix du ptrole (donc du krosne des avions), et les menaces de pandmies comme la grippe aviaire. Le cot rdhibitoire des transports ariens Lors de sa 44e runion, Bamako au Mali, la Commission de lOMT pour lAfrique a insist sur le besoin urgent de repositionner lindustrie du tourisme africain en renforant lefficacit des partenariats entre ses diffrents acteurs. Parmi les principales faiblesses figurent le cot des transports ariens et, trop souvent, labsence de maintenance des appareils. La Commission plaide donc aussi pour une meilleure coopration entre les gouvernements et les compagnies ariennes desservant le continent afin de trouver des solutions aux difficults, y compris travers une plus grande implication du secteur priv, une libralisation du secteur arien et louverture du ciel. LAfrique dispose toutefois de nombreux atouts : des paysages magnifiques encore mal connus ou ignors, une faune et une flore varies susceptibles de rpondre aux nouvelles donnes de lco-tourisme. A condition, bien sr, que laccs soit facilit, que les conflits qui font fuir hommes et btes diminuent, mais aussi que des mesures soient prises pour contrer la dsertification ou dautres calamits naturelles, tout en luttant contre des maladies endmiques comme le paludisme. | |||
| Marie Joannidis | |||
|
